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J'ai Survécu à Utrecht (Monsieur Vinyl)

J’ai survécu à UTRECHT 🇳🇱 (Record Planet)

Voici la concrétisation d’un projet qui mûrissait depuis quatre ans ; celui de rejoindre Utrecht pour assister à la plus grande Foire aux Disque au monde. En compagnie de la Confrérie du Vinyle, je me suis perdu dans les allées de ce légendaire salon hollandais du disque, le ‘RECORD PLANET’, s’étalant sur 12 000 m², accueillant plus de 600 stands, 40 pays et pas moins de 35 000 visiteurs sur 3 jours pour cette 52ème édition. De ce voyage hypnotisant et grandiose, je vous ai ramené 35 minutes de vidéo, plusieurs images et interviews, le tout à déguster sans modération !

 

J’AI SURVÉCU À UTRECHT une vidéo proposée par MONSIEUR VINYL sur une idée de VINYL CLUB / Réalisation : Monsieur Vinyl / Capté le 17 Novembre 2019 à Utrecht (Hollande) avec l’aimable autorisation de ‘RECORD PLANET’ / Merci à : Casper, Elisabeth, Marjolein; et la team ‘Record Planet’, Arnaud de ‘Rock’n Roll Voltage’, Florian de ‘La Face Cachée’, François de ‘Wax33Records’, Michel Lenoir, Hello Vinyl, Je Disque Je Veux, et un merci tout particulier à Vinyl Club. / Sous-Titrage : Lady Livre / Musique : Kevin MacLeod.

Casper Bosland

Créateur/Organisateur de ‘Record Planet’

Site : www.recordplanet.nl

Monsieur Vinyl : Bonjour Casper. Vous êtes le créateur, il y a une vingtaine d’années, de ‘Record Planet’. Comment est née cette idée ?

Casper Bosland : Ça a commencé la première fois en 1983. En fait, c’était un jeu d’enfants, plus ou moins une idée d’un groupe d’amis. Nous étions fous de vinyles et nous nous sommes dits « on va organiser un salon », sans savoir que – 52 éditions après – ça serait un tel succès.

M.V. : Il y a combien en tout ? Il y a Amsterdam également en parallèle, il y a également Utrecht. Combien vous en avez dans l’année en fait, pour ceux qui vous découvrent ?

C.B. : À l’année, on organise 6 salons. 2 salons à Utrecht, 2 salons à Amsterdam et 2 salons à Rotterdam. Ce sont les villes les plus importantes aux Pays-Bas, et on fait ces salons dans les ‘venues’ qui sont les plus importantes. Donc Amsterdam c’est au RAI, à Utrecht c’est au Jaarbeurs, et à Rotterdam c’est au Ahoy. Mais il y a une époque où on faisait 15 salons à l’année, uniquement en Allemagne, dans des villes comme Francfort, Stuttgart,… Mais, au bout d’un moment, on s’est rendu compte qu’on en faisait tellement que la qualité de ce salon – ici à Utrecht – avait un peu de mal. En 2003, on a alors arrêté tous les salons en Allemagne pour nous concentrer sur Utrecht. On a privilégié la qualité plutôt que la quantité.

M.V. : Ultime question, par rapport à vous goûts musicaux. Quelque part, organiser un salon comme celui-ci nécessite forcément d’aimer la musique. Comment le cursus est arrivé ? De quelle manière la musique est entrée dans votre vie ?

C.B. : Quand j’avais 6-7 ans, mon oncle louait des jukeboxes. Moi et mes frères, on avaient le droit de récupérer les vinyles qui s’y trouvaient, à condition que les morceaux qu’ils contenaient ne se trouvaient plus dans le Top 40. C’était une sorte de jeu. On gardait les singles et on faisait nous-mêmes notre Top 40, notre Top 20, notre Top 10 de singles. Ça a commencé comme un jeu, mais c’est devenu rapidement une passion. Ça a commencé à cet âge-là et c’est jamais parti. À l’âge de 18 ans, j’ai quitté les Pays-Bas et je suis parti en Angleterre, à Londres. À cette époque-là – dans les années 80 – il y avait le Punk. Le mouvement du Punk était en pleine explosion. Il y avait énormément de musiques autour du Punk. Il y avait aussi beaucoup de salons qui étaient déjà organisés en Angleterre. J’ai eu une petite amie anglaise qui travaillait pour un label indépendant très important. C’était aussi une époque où les groupes de musique Punk fabriquaient et sortaient leurs albums eux-mêmes. Donc quelque part, je pense que c’est aussi un peu à la base de mon caractère aujourd’hui : faire tout moi-même. Je ne veux pas être dépendant d’autres personnes. C’est quelque chose que j’ai appris à Londres.

M.V. : Merci beaucoup Cas ! Beaucoup de passion ! « Many years after maybe we going to see here us again ? »

C.B. : « Keep up the good work ! »

Florian

Disquaire « La Face Cachée » / Exposant ‘Record Planet’

Site : www.discogs.com/fr/seller/la-face-cachee

Monsieur Vinyl : Bonjour à toi Florian !

Florian : Bonjour !

M.V. : Aujourd’hui, on est à Utrecht, au stand 129, en cette année 2019. Qu’est-ce qui se passe pour ‘La Face Cachée’ à Utrecht ?

F. : On vient ici pour vendre et échanger nos productions, ainsi que tous les disques que l’on échange toute l’année. Donc, on va faire de la distribution pour les marchands indépendants, et – bien entendu – on vient aussi acheter de l’occasion pour le magasin, Et on fait beaucoup beaucoup beaucoup d’échanges avec tous les labels indépendants. Là on a fait des échanges avec Black Widow, Radiation, BBE, Superior Viaduct,… Une bonne partie des références que tu retrouves en magasin à des prix corrects sont le fruit d’échanges.

M.V. : C’est le côté collaboratif d’Utrecht. En plus, là c’est la 52ème édition en plus cette année…

F. : Oui, ça fait 20 ans que Médéric vient au ‘Record Planet’.

M.V. : Et donc, durant ces trois jours, vous proposez aussi vos propres productions dans les bacs ?

F. : Oui tout à fait ! On amène toutes les productions que l’on sort sur tous nos labels. Là, comme on a sorti quatre disques la veille, c’était l’occasion de les distribuer, de les faire connaître à la fois aux marchands ainsi qu’aux clients potentiels qui viennent, puisque c’est ouvert au public le Samedi et le Dimanche.

M.V. : C’est un peu la Mecque du Vinyle…

Flo : Ça reste la plus grosse foire au monde.

M.V. : Je te remercie Florian, je te souhaite de bonnes ventes !

Flo : Merci à toi !

François

Disquaire « Wax33Records » / Exposant ‘Record Planet’

Site : https://www.discogs.com/fr/seller/wax33records

Monsieur Vinyl : Bonjour François !

François : Bonjour !

M.V. : Alors il y a un tapis de disques derrière toi. J’ai vu que c’était quelque chose d’assez commun à plusieurs stands, le tapis de vinyles en guise de fond…

F. : Ce sont les pièces les plus rares en général. Chacun est spécialisé dans un genre de musique en général, et moi – depuis pas mal d’années – je fais que du Jazz.

M.V. : Donc, tu possèdes des pressages originaux, qui sont anglais, américains, la plupart ?

F. : La plupart sont américains, mais j’ai d’autres nationalités. Par exemple italiens, français…

M.V. : Ça fait plusieurs années que tu viens à Utrecht ?

F. : Ça fait 5 ans, mais j’étais venu il y a 15 ans. Ça fait 20 ans que je fais ce métier.

M.V. : Aujourd’hui, et au bout de ces 20 années, comment perçois-tu le monde du vinyle actuel ?

F. : Internet a tout changé. D’abord l’apparition d’abord de eBay, puis surtout d’un site que tout le monde connaît : Discogs. La connaissance est devenue populaire, et donc tout le monde sait à peu près la valeur des disques. Il y a de plus en plus de gens qui veulent des disques originaux. Donc, il n’y a plus la surprise. Avant, on annonçait un prix, on me disait « oh là là ! ». Maintenant ils connaissent le prix. Il n’y a plus de secret.

M.V. : Au sujet de la cotation, il existe un livre qui s’appelle le ‘Rare Record Price Guide‘. Tu en penses quoi ?

F. : il y a beaucoup de livres mais, pour les vrais collectionneurs, la bible c’est Discogs, ainsi qu’un autre site qui se nomme Popsike, c’est-à-dire les ventes sur eBay, les enchères,…

M.V. : Qu’est-ce que tu proposes de beau dans tes bacs ?

F. : Par exemple, ce disque dans cet état (un état parfait), se vendait 400 dollars il y a 20 ans à New York. Aujourd’hui, il est à 2500 euros. Le même disque ! Donc, on peut s’apercevoir que – pour certains disques – la cote est énormément montée. En général, ce qui fait monter la cote, c’est la demande, la rareté et l’état du disque. Et c’est justement le problème de beaucoup de vendeurs. Ils possèdent un disque rare et ils ont tendance à penser que puisque c’est rare, ils peuvent demander beaucoup plus. La première bible, c’était ‘Goldmine‘. Et, si on lit bien ‘Goldmine’, ils disent exactement, ce qui est encore valable aujourd’hui : un disque parfait, ça a une cote de 100%. Mais, dès que ça passe à VG+, ça passe à 50% de la cote. Malheureusement, beaucoup de vendeurs ne tiennent pas compte de ça.

M.V. : Quel est le disque le plus onéreux, le plus cher, que tu as vendu dans ta carrière ?

F. : Hier, ici à Utrecht ! Il est parti à 4500 euros. C’était un disque de Jazz qui concernait Hank Mobley, sur Blue Note, catalogue 1568. C’est un disque de 1957 et donc c’est un disque qui est très très recherché.

M.V. : On peut dire que c’est la magie de Utrecht ?

F. : C’est surtout la magie de la vente des disques ! Il y a quelqu’un, quelque part, qui arrive à te trouver et qui veut ce disque.

M.V. : Finalement, tout disque trouve son collectionneur, et tout collectionneur trouve son disque. C’est un peu l’idée d’Utrecht aujourd’hui. Je te remercie beaucoup, bonne continuation à toi, et bonnes ventes !

F. : Merci !

Michel Lenoir

Exposant ‘Record Planet’

Monsieur Vinyl : Bonjour Michel !

Michel Lenoir : Bonjour !

M.V. : Utrecht aujourd’hui, trois grandes journées pour toi. Dans tes bacs, on retrouve de la Country, du Rock & Roll, il y a aussi un peu d’Elvis Presley…

M.L. : Oui, j’ai même deux bas d’Elvis, deux belles boîtes, que des originaux américains.

M.V. : Tu vas chercher tes disques aux États-Unis ? Tu y vas souvent ? Tu voyages pour dénicher ces perles ?

M.L. : Oui, j’y vais deux fois par an, et je les ramènes – entre autres – ici à Utrecht.

M.V. : Tu participes à des foires depuis combien d’années ?

M.L. : Depuis les premières foires, dans les années 80 ; c’était à la Bastille, à Paris.

M.V. : Aujourd’hui, il y a un regain pour le vinyle, il y a quelque chose qui se passe autour de ce support, et pas mal de collectionneurs. Comment tu perçois le futur du vinyle ?

M.L. : Le futur… c’est difficile. Moi je vis au présent ! C’est vrai que le vinyle repart, il y a un appétit pour le vinyle, les jeunes redécouvrent justement cette matière.

M.V. : La jeunesse vient te demander des vinyles originaux ? Les jeunes s’intéressent-ils à Elvis Presley, à tous ces groupes issus des sixties ?

M.L. : Oui, de plus en plus. Et même du Frank Sinatra ! Je vends très bien Frank Sinatra ! Et c’est souvent des jeunes qui m’en achètent, qui ont la trentaine à peu près. C’est sympa ! Et puis, le vinyle, c’est surtout l’objet, la taille, un CD c’est minuscule, c’est un bout de plastique, c’est impersonnel pour moi. Moi je fais les années 50-60. À l’époque, ça n’existait pas le CD. Donc ils veulent l’objet de l’époque, avec le son de l’époque, avec les belles photos sur les pochettes.

M.V. : Le ‘Record Planet’ de Utrecht, c’est un endroit que tu fréquentes depuis longtemps maintenant ?

M.L. : Ça fait entre 8 et 10 ans que je viens là, à peu près. J’ai découvert un peu sur le tard, puisque c’est déjà la 52ème édition. J’ai découvert la ‘Record Planet’ par un ami qui arrêtait et qui m’avait donné sa place. Une très bonne place d’ailleurs. À l’époque, les places étaient très dures à avoir. Je suis bien placé et j’ai vu que ça marchait de mieux en mieux d’ailleurs !

M.V. : Il y a de plus en plus de Français qui viennent ?

M.L. : Oui c’est vrai, j’en découvre de plus en plus qui viennent à cette foire, beaucoup pour acheter, mais il y a aussi pas mal d’exposants français.

M.V. : Je te remercie beaucoup Michel, et je te souhaite de bonnes ventes. Et je te dis à très vite, peut-être lors d’autres foires ?

M.L. : Oui, je suis présent aux foires de Paris, Strasbourg et Utrecht. Je fais les trois endroits.

Arnaud

Disquaire « Rock’n Roll Voltage » / Exposant ‘Record Planet’

Site : www.facebook.com/rocknrollvoltage
Magasin : 23, Rue du Roi de Sicile 75004 PARIS

Monsieur Vinyl : Bonjour à toi !

Arnaud : Bonjour !

M.V. : Tu gères la boutique ‘Rock’n Roll Voltage’ à Paris. Elle existe depuis combien de temps ?

A : Elle existe depuis 30 ans. On fait beaucoup le tour de l’Europe, la Hollande, la Belgique, l’Allemagne et la France.

M.V. : Aujourd’hui, quel est ton ressenti par rapport aux disquaires ? Comment tu vois les choses ? Depuis plusieurs années, ça bouge, ça va, ça vient,…

A. : Oui, ça bouge. C’est vrai que les disquaires qui sont là depuis longtemps comme moi, ou qui vendent uniquement des vinyles, ont une grosse force. Personnellement, j’ai du stock en vinyles qui est sorti à l’époque et que personne ne voulait, ou bien seulement disponible dans les grandes surfaces et que certains disquaires indépendants ne voulaient plus vendre. Ils venaient en salon et ils ne vendaient que du CD. Et le vinyle ça bouge. Malheureusement, il y a un petit problème ; il y a beaucoup de rééditions aujourd’hui qui sont faites en vinyles à partir de CD ou de MP3.

M.V. : En tous cas, ici, à Utrecht, il y a au moins une chose qui est sûre, c’est que les originaux existent ! Ils sont là ! Ceux qui recherchent un original, qu’il soit anglais, américain, voire même d’autres pays, c’est possible.

A. : Oui, c’est possible. Cette année, il y a des Coréens, des Brésiliens, des Colombiens, il y a même des Chinois qui sont ici pour vendre du disque de chez eux. Il y a bien sûr des Français, des Hollandais, des Belges… ça regroupe un peu plus d’une quarantaine de pays quand même.

M.V. : Ça brosse quand même pas mal de pays en même temps. Dans ton cas, tu proposes uniquement des originaux ?

A. : Me concernant, les trois quarts, à 90 %, c’est uniquement des originaux, surtout de la période des années 90 où on fabriquait très très peu de vinyles.

M.V. : Du coup, depuis ce début de week-end à Utrecht, tu as vu passer pas mal de monde. Ton public est plutôt jeune ?

A. : Ça fait 20 ans que je viens ici. Mes clients sont de tout âge. Je vais avoir le client qui, à l’époque avait 35 ans, qui a eu des enfants. Et maintenant, c’est ses enfants qui viennent.

M.V. : Si ça se trouve, les vinyles que tu revends aujourd’hui, c’est ceux de tes clientes ! Ça t’es déjà arrivé ?

A. : Certains oui ! C’est énorme ! À l’époque, quand le CD est arrivé et que les maisons de disques disaient « c’est fini le vinyle, on en fera plus, il faut les jeter, il faut se mettre au CD », les gens qui l’ont fait ont vendu tous les vinyles. Ça n’intéressait plus personne. Et, depuis à peu près 6-7 ans, le vinyle revient en grande grosse force.

M.V. : Où peut-on te trouver ?

A. : On peut me trouver à Paris 4ème, j’ai ma boutique au 23 Rue du Roi de Sicile, métro Saint-Paul (Le Marais), ouvert du Lundi au Samedi de 11 heures à 19 heures, et après lors de toutes les meilleures foires de France : Lyon, Metz, Nancy, Strasbourg, Utrecht. Je suis présent aussi sur les gros festivals, comme le Fortarock, le GrassPop », le Dynamo Open Air, ou encore le Download Festival.

M.V. : Je te remercie beaucoup, et je te dis à très vite ! Bonnes ventes à toi !

A. : Merci !

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