06 Mar Le Graveur Scott 🎵 Rencontre avec Quentin 💡⚙️
Place à la jeunesse ! Dans le cadre de son Diplôme Universitaire de Technologie, Quentin – et l’ensemble du pôle entrepreneuriat et tutoré – travaille depuis deux ans sur un projet baptisé le « Graveur Scott » qui compte ramener encore un peu plus le vinyle dans le 21ème siècle. Un projet centré essentiellement autour de la gravure à l’unité à destination des disquaires et des artistes (entre autres). Je suis allé à sa rencontre afin de mieux comprendre les tenants et aboutissants de cet ambitieux projet. Et vous allez voir que les idées sont nombreuses…
Monsieur Vinyl : Bonjour Quentin !
Quentin : Bonjour Monsieur Vinyl !
M.V. : Tu travailles actuellement sur un projet autour du vinyle, mais qui ne concerne pas uniquement le support vinyle en lui-même. Et tu fourmilles de projets… D’où tu viens ? Quelle est ta passion ?
Q : Je suis étudiant entrepreneur, je suis en deuxième de DUT Génie Mécanique et Productique à l’IUT Nancy-Brabois. Mes passions c’est la musique, mais c’est celle qui est venue le plus tard. Mes deux premières passions restent l’automobile et l’histoire. La musique au début, je m’y intéressais pas du tout. J’écoutais les classiques que mon père m’avait fait découvrir : Metallica, AC/DC, Blink-182 ou encore The Presidents Of The United States Of America. Puis, des amis m’ont fait découvrir la vague Neo-Metal, Limp Bizkit d’abord puis Slipknot. Je me suis vraiment créé ma culture musicale et, désormais, c’est une véritable passion.
M.V. : Tu collectionnes à côté ?
Q : Au départ, je devais avoir une cinquantaine de CD. Puis, un jour, j’ai reçu une notification concernant la sortie de la version 20ème anniversaire de l’album « Ixnay On The Hombre » de The Offspring, une magnifique version en vinyle doré. Je me suis dit « wow, il est vraiment classe, il me le faut ! » Puis, dans la foulée, je me suis acheté une platine. Et maintenant j’ai pratiquement une centaine de disques en moins de deux ans.
M.V. : Aujourd’hui, on est là pour parler d’un projet que tu es en train – très sérieusement – de mettre en place. C’est pas mal d’heures de travail et de conception. Présente-nous ce projet.
Q. : D’abord, je tiens à dire que je ne suis pas seul sur ce projet. Historiquement, en 2017, j’avais acheté un disque à un disquaire qui venait d’ouvrir à Nancy, le School Bar Atelier (géré par Jean-Claude Passetemps). Dans sa boutique, il y avait un disque de AC/DC que je voulais vraiment, mais je n’avais pas les moyens. Je lui avais alors demandé si il pouvait me le mettre de côté. Il m’a dit « prends-le, je te fais confiance, et lorsque tu passes dans le coin et que tu as les moyens de l’acheter, tu viens me le payer. » Ça m’a vraiment touché. Lorsque j’ai eu les moyens de me l’offrir, je suis revenu en boutique avec ce disque pour le payer. Ce même jour, j’avais apporté ce disque en cours dont le thème était la découpe laser. Je me suis dit : « ce serait quand même sacrément cool de graver des disques… »
De fil en aiguille, j’ai réfléchi, j’ai effectué des recherches. J’ai d’abord découvert que ça existait déjà. Vestax avait lancé sur le marché quelque chose de similaire avec le Vinyl Recorder T-560. J’ai constaté également que cela était proposé de manière artisanale, à l’instar de Yado Vinyl. Je me suis également renseigné sur la découpe laser, j’ai découvert le travail d’entreprise de Rebeat Innovation. À ce moment là, j’ai trouvé le sujet intéressant. En parallèle, je savais que j’avais un projet tutoré à présenter en DUT, où je comptais aller. J’ai donc conservé dans un coin de mon esprit le projet de construire un graveur.
Puis, j’ai rencontré Clovis Passetemps, le fils de Jean-Claude, qui – entre temps – avait repris la boutique School Bar Atelier pour la renommer Shellac Records. Je lui ai parlé de ce projet, afin qu’il en fasse partie. Une manière pour moi de remercier son père pour ce qu’il avait fait. Ensuite, j’ai rencontré La Face Cachée, L’Autre Canal, ou encore Metz en Scènes, et ça a pris de l’ampleur. Actuellement, on développe ce projet à plusieurs.
M.V. : Tout cela est donc collaboratif.
Q. : Tout à fait, je ne suis pas seul dans ce projet. Aujourd’hui, on peut distinguer deux équipes : l’équipe tutorée d’un côté – que j’ai initialement créée lors de ma première année de DUT – composée de Amyn El Ouaer, Enzo Esteves et Hugo Poutot. De l’autre, l’équipe du projet entrepreneurial – le pôle où je me situe – composée de Maxence Di Cristofano, Théo Fernandez et Lucas Trussardi. Dans chaque équipe, il y a des compétences variées ; même si on vient tous du même endroit, on a tous un parcours différent. Je remercie au passage M. VINCENT, mon professeur de l’IUT, qui m’a fait découvrir un organisme venant en aide à ceux qui ont des projets d’entrepreneuriat. Au passage, je remercie également tous les chargés de projet, et plus particulièrement Bertrand qui s’occupe de mon dossier.
M.V. : Là où c’est intéressant dans ce projet, c’est l’ajout de plusieurs unités qui vont se greffer à ce graveur. Parles-nous justement de la manière dont tout cela peut se développer.
Q. : L’idée principale c’est d’intégrer, autour de ce graveur, d’autres acteurs afin de proposer quelque chose de plus massif. Le but actuel est de créer un réseau de graveurs de vinyles, développés par nos soins, et le mettre à disposition gratuitement aux disquaires indépendants, à travers un fonctionnement de partage de bénéfices, afin qu’ils puissent l’utiliser pour graver des disques sur mesure. Par exemple, graver une playlist, un livre audio, un podcast ou des albums de groupes indépendants tout en rémunérant l’artiste et la personne qui en aura effectué le mastering. Ce n’est pas seulement un appareil de gravure mais surtout un outil de travail en général. À l’heure actuelle, on réfléchit à y intégrer un lecteur de carte bancaire en fonction des besoins des disquaires.
M.V. : Et comment comptes-tu approcher les disquaires indépendants à ce sujet ?
Q. : Le but dans un premier temps, c’est de développer la machine. Les deux premières machines automatisées qui vont être fabriquées seront mises à la disposition des deux disquaires qui me soutiennent actuellement, à savoir La Face Cachée à Metz, et Shellac Records à Nancy. Une fois justement les machines développées, le but c’est d’organiser un événement pour faire découvrir mettre en place tout le système, que cela fonctionne au bouche à oreille en passant par des groupes comme Soutiens Ton Disquaire, pour que les gens adhèrent à tout ça.
M.V. : Qu’en est-il des matrices qui vont servir de support indispensable à ce graveur ?
Q. : Je me suis déjà renseigné à ce niveau, en effectuant des devis. Vu que l’on grave des disques vierges, les matrices seront toutes les mêmes puisque, au final, il y a un seul modèle de matrice à réaliser. Du coup, cela simplifie largement les choses.
M.V. : Malgré les prémices du projet, j’effectue un parallèle avec Third Man Records, fondé par Jack White aux États-Unis, qui propose la gravure sur vinyle d’un enregistrement de concert effectué quatre heures auparavant. Est-ce que l’on peut imaginer le ‘Graveur Scott’ emprunter le même chemin ?
Q. : Toute cette partie avait déjà été en réflexion, et elle est désormais intégrée au projet. J’ai découvert après coup que Jack White proposait ce service pour son label. Pour le ‘Graveur Scott’, cela est d’ailleurs venue assez vite ; j’ai eu cette même idée lors d’un concert donné par le groupe Suédois In Flames à L’Autre Canal. À un moment, le chanteur – Anders Fridén – a discuté avec le public. Je trouve que ce sont ces moments qui font le charme d’un concert. C’est dommage d’avoir perdu trace de celui-ci et de n’avoir pas pu le populariser.
M.V. : Ultime question, lorsqu’on parle vinyle, on parle également de l’illustration de la pochette, de la sous-pochette, le graphisme en général,… Peux-t’on imaginer intégrer ces domaines artistiques au ‘Graveur Scott’ ?
Q. : À nouveau, à ce sujet, il y a des idées assez innovantes pour pousser la personnalisation du disque au maximum. Pour le moment, je garde de côté ces idées en attendant de développer le projet.
M.V. : En cette année 2020, le ‘Graveur Scott’ va donc voir le jour…
Q. : Tout à fait. De Mars à Septembre, nous allons travailler sur le graveur final avec énormément d’éléments ajoutés, à savoir un début de plateforme en ligne pour y intégrer des fichiers audio, tous les systèmes de gravure, l’intégration des systèmes innovants dont on a l’idée, afin de ramener davantage le vinyle dans le 21ème siècle.
M.V. : Merci Quentin ! On se retrouve bientôt afin de suivre l’évolution de tout ça !
Q. : Merci à toi !
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