Vous êtes-vous déjà retrouvé dans un bar et vous dire que ça manquait de vinyles ? En France, deux presque trentenaires ont conjugué la passion du vinyle avec celle de la restauration et s’apprêtent à ouvrir courant Février 2022 le premier bar/disquaire de la ville de Brest ! Pour ce cinquième numéro de ‘Connexions’, je suis allé à la rencontre de Jordan, l’un des deux fondateurs de FONO, afin qu’il nous présente ce super concept et – par la même occasion – parler vinyles avec lui !

Monsieur Vinyl : Bonjour Jordan !

Jordan : Bonjour Monsieur Vinyl !

M.V. : Avant de parler de ce concept bar/disquaire, quel est ton parcours musical ? Est-tu un collectionneur de vinyles ?

J. : Oui, je collectionne de mon côté, depuis très jeune. Je crois que le premier vinyle que j’ai écouté, ça devait être vers 3/4 ans. D’ailleurs je l’ai retrouvé ! Il est toujours là ! C’est la bande originale du film « Saturday Night Fever » de 1977 sur le label RSO.

M.V. : Comment est né Fono, ce concept de bar/disquaire ? Une inspiration directe de ce qui se passe déjà au Canada ?

J. : Effectivement, c’est une inspiration qui provient surtout de l’étranger, davantage anglo-saxonne. J’ai voyagé en Australie, puis en Angleterre, mais aussi dans les grandes villes de France.  J’ai constaté qu’il existait des disquaires qui s’étaient créés et qui alliaient leur activité avec la restauration et le bar. D’un côté, j’ai toujours été séduit par ce type de concept. De l’autre, à Brest – dans ma ville natale – je me suis assez vite aperçu que je ne retrouvais pas cette expérience-là puisque rien n’avait été fait dans ce sens. Au fur et à mesure, l’idée a fait son chemin, après dix ans de questionnements personnels. Dans un sens, ça répond à un manque régional mais aussi à une demande assez importante. Les gens connaissent cet univers, mais surtout au travers d’internet. Ils ne connaissent pas la vraie expérience client qu’on l’on peut et que l’on veut leur amener.

M.V. : Parle nous de l’expérience client. Comment va être agencé ce lieu ?

D. : On a trois activités de base : disquaire, bar et petite restauration. L’expérience client est quelque chose de très important dans notre recette. On veut vraiment faire vivre aux gens une expérience unique. Pour cela, on mise beaucoup sur la ‘partie disquaire’ où il y a la possibilité d’écouter ses disques avec des platines d’écoute. On veut offrir aux clients la possibilité d’établir leur propre petite sélection dans les bacs, et leur permettre d’écouter leurs disques à leur rythme, comme ils en ont envie… Par exemple, si ils ont envie de passer une après-midi à écouter 50 disques, c’est possible. Si ils ont juste envie d’écouter un double album, c’est également possible. ‘L’homme est un animal social’ est la première phrase à laquelle j’ai pensé en établissant ce concept. C’est non seulement l’idée de disposer d’une facette disquaire, mais aussi d’apporter un aspect social fait d’échange, de discussions, de partage… et bien sûr tout cela au sein d’un seul et même lieu où il est possible de boire un verre tout en écoutant de la musique.

M.V. : Vous allez vous ouvrir également à l’événementiel, initiation au mix, expositions photo, des conférences,… parle moi un peu de tout ce qui va se passer à ce niveau.

S. : Fono est spécialisé en musique électronique. L’idée est de fédérer tout ce petit monde avec des événements et des initiatives. Concrètement, nous proposons des initiations au mix, afin de démocratiser la chose auprès des personnes les plus curieuses, celles qui s’intéressent à cette activité ou encore celles qui veulent approfondir leurs compétences en la matière. On prévoit aussi des conférences autour de la musique, principalement autour du genre musical électronique et de ses différents mouvements. On va aussi instaurer des ‘open-platines’, construits sur le même principe que les ‘open-mic’, afin de mettre en lumière des artistes locaux ; on connaît tous ce cliché du DJ qui est très talentueux et qui reste dans sa chambre, n’ayant pas tellement l’opportunité de s’exprimer et de connaître le retour du public. Avec Fono, on veut lui donner cette opportunité.

M.V. : Y aura-t-il une place pour découvrir de nouveaux talents brestois au travers de Fono ? Une volonté de devenir un label à terme ?

J. : C’est dans les tuyaux, et c’est une des idées présentes dans notre développement. En premier lieu, on voudrait incorporer à ce label des artistes locaux, mais je pense que l’on va vite s’ouvrir à d’autres influences et viser plus loin que la localité.

M.V. : Vous êtes également sur Discogs ?

J. : Oui ! On a lancé notre boutique Discogs tout récemment. Les clients pourront ainsi retrouver sur internet les disques présents dans les bacs du magasin.

M.V. : Quels sont les genres musicaux de prédilection que l’on va trouver dans vos bacs ?

J. : Ça va être majoritairement électronique. FONO se spécialise en électronique mais en ne restant pas exclusivement électronique. On proposera d’autres genres, à savoir du Reggae, de la Soul, de la Funk, de la Disco, tout en veillant à conserver cette spécialisation ‘musiques électroniques’. Bien sûr, il y a cette volonté de donner une ambiance lounge. On sera beaucoup dans les cocktails, et ça va de pair avec le fait de proposer une ambiance sonore qui se marie bien avec ça.

M.V. : Et côté restauration, il y a quoi au menu ?

J. : On va commencer par une carte qui se veut assez réduite, parce qu’on a envie de la maîtriser à 100 %. Au départ, ce sera plutôt apéro, étant donné que nous sommes ouverts en après-midi et en soirée. Du coup, on veut proposer des planches apéritif, avec des saucissons et des tapas. Ensuite, ce sera très évolutif en fonction aussi des retours de nos futurs clients.

M.V. : Et pour tout ça, vous êtes trois : Julien, Pauline, et toi ?

J. : Oui, on est trois pour le début. Pauline sera au bartending et supervisera l’aspect événementiel. Ensuite, dans l’espoir que le concept fonctionne et que l’on puisse lancer d’autres initiatives, on aura certainement besoin de personnes supplémentaires.

M.V. : À quelle adresse se trouve FONO ? Et où vous retrouver sur le web ?

J. : On est localisés en centre-ville, entre deux quartiers qui se nomment respectivement Saint-Louis et Siam. L’adresse physique c’est 46 Rue Emile Zola à Brest. Sur internet, on est présents sur les réseaux sociaux (Instagram, Facebook). À date, nous n’avons pas de site internet, mais on va vite le développer. Et comme évoqué plus haut, nous sommes présents sur Discogs.

M.V. : Quelles seront vos horaires d’ouverture ?

J. : Nous serons fermés les Lundi, mais ouverts du Mardi au Mercredi de 14h à 21h. Ensuite, du Jeudi au Samedi, les horaires seront de 14h à minuit.

M.V. : Merci beaucoup Jordan de ta participation à la série ‘Connexions’ et de nous avoir présenté ce très beau concept !

J. : Merci Monsieur Vinyl, et merci aussi pour ton invitation, ça fait super plaisir !