26 Mar Vinyles & Canada : rencontre avec Emilie-Jeanne 🇨🇦
500 vinyles au compteur, et 10 ans de relation avec le vinyle. Voilà ce qui résume très modestement Emilie-Jeanne, une collectionneuse de galettes aguerrie et une grande fan de mode vintage. Sa collection, elle en est très fière. Il faut dire qu’elle vit aussi au bon endroit : le Canada, terre de l’éclectisme musical et des festivals en tout genre. Elle nous ouvre aujourd’hui les portes de son monde, un endroit magique où, sur le bord d’une table rétro, on pourra aisément retrouver un vinyle de « Red Rose Speedway » de Paul McCartney, son album fétiche. Interview avec une vinyl-girl pas commes les autres.
Monsieur Vinyl : Bonjour Emilie-Jeanne !
Emilie-Jeanne : Bonjour Monsieur Vinyl !
M.V. : Heureux de faire ta connaissance ! Donc, toi, tu es installée à Montréal, c’est ça ?
E-J : Tout à fait ! Je suis installée à Montréal, et plus précisément à Verdun. J’adore mon quartier, j’en suis très fan. Je vis un peu à l’extérieur du centre-ville, et c’est très tranquille.
M.V. : Y’a t’il des disquaires locaux à Verdun ? Mais aussi un vivier plus important de disquaires installés sur Montréal ? Comment ça se passe par chez toi ?
E-J : À Verdun, il y a une boutique qui s’appelle « Les Bons Débarras » et où on peut se procurer certains vinyles. On y trouve pas forcément des raretés car c’est davantage une librairie, avec des livres de tout genre (musique ou bandes-dessinées,…) mais ils ont quand même une petite quantité de vinyles intéressants. J’y vais souvent car j’aime encourager les boutiques locales.
Pour ce qui est de Montréal, il y a le magasin « Aux 33 Tours » où on peut se procurer tout et n’importe quoi avec de très bonnes sélections ; on y trouve aussi du matériel audio (des platines, des hauts-parleurs, des amplificateurs) et bien sûr des vinyles, des CD, des cassettes, et des 45 tours. Ils ont aussi beaucoup d’importations japonaises. Je m’y rends régulièrement et les vinyles de ma collection proviennent principalement de ce magasin qui m’est très cher.
En général, sur l’Avenue de Montréal, il y a énormément de petites librairies avec des vinyles en arrière boutique. Je pense à « Paul’s Boutique » que j’aime beaucoup, qui se situe de l’autre côté de l’Avenue de Montréal (de l’autre côté du métro). Il y a aussi le magasin « Disques Beatnick » ou encore le « Vinyle Chope » qui est à la fois un bar et un magasin de vinyles dans lequel on peut boire une bière en bonne compagnie avec de la bonne musique.
Et puis il y a le bar « Le Record » avec énormément de vinyles en guise de décoration et où se déroulent des soirées avec un DJ qui va choisir avec le public une sélection d’albums. On peut chercher dans tout ce qu’ils ont, amener le vinyle au DJ pour qu’il le passe au cours de la soirée.
M.V. : En parlant de scène musicale, ça bouge pas mal à Montréal à ce niveau…
E-J : On a la chance d’avoir une grande scène musicale ici, je suis très privilégiée à ce niveau. Il y beaucoup de concerts à Montréal, mais c’est surtout les festivals qui sont primordiaux ici ; je pense notamment au « Montreal Jazz Fest », ou encore l’Osheaga ou Île Soniq. Et puis les vinyles reviennent à la mode. Les gens sont vraiment axés sur le côté authentique, sur le fait que c’est mythique. Autour de moi, j’essaye de convaincre les gens à écouter de la musique sur vinyle, car ça a un son incomparable.
M.V. : Tu collectionnes depuis combien de temps ?
E-J : J’ai commencé à m’intéresser aux vinyles en 2008. Mon père m’a donné une certaine partie de sa collection, car il en avait vendu énormément à l’époque. Il m’a laissé des vinyles des Beatles ou encore de Paul McCartney. J’ai aussi voyagé en Angleterre, où je me suis rendue dans le quartier de Camden pour faire les marchés vintage. J’ai été impressionnée par l’importance que la musique pouvait avoir là-haut. Je ne me suis pas lancée tout de suite dans une collection de disques. Ma passion est venue progressivement, ça a été graduel. J’ai toujours aimé la musique depuis toute jeune. Dans mon budget, aller voir des concerts est toujours une priorité. Je préfère aller voir un bon concert plutôt qu’acheter un vinyle très cher voire très rare. D’ailleurs, je ne suis pas du genre à mettre toute ma paye dans un seul vinyle.
M.V. : Aujourd’hui, quels sont les vinyles que tu recherches ?
E-J : Au magasin « Aux 33 Tours », ils ont une très belle sélection de nouveaux arrivages. Ce sont des bacs de vinyles qui viennent d’arriver en magasin et qui ne sont pas nécessairement triés par artistes ou par genres musicaux. Je peux passer des heures à fouiller là-dedans, et si jamais je tombe sur un vinyle intéressant et que je ne l’ai pas, je le prends car les prix sont minimes. C’est comme ça que j’ai acheté un vinyle de Stevie Knicks, ou encore un vinyle de Toto. J’achète souvent pour découvrir et je suis ouverte à tout.
M.V. : Si tu devais citer 5 artistes que tu apprécies le plus, lesquels choisirais-tu ?
E-J : Je commencerais par David Bowie, j’ai presque la discographie complète. Il me manque encore quelques vinyles le concernant. Il y a notamment les ‘remasters’ de ses albums qui sont sortis, mais je cherche davantage à acheter les originaux que des versions remasterisées qui m’intéressent moins. Je citerais ensuite les Beatles, tous leurs albums et certains bootlegs, j’ai notamment toute une collection d’originaux que j’ai hérité de mon père (qui était lui-même un grand fan des Beatles). Dans ce groupe, j’isole bien sûr Paul McCartney, je ne peux vraiment pas passer à côté de lui car c’est mon idole, j’aime sa carrière solo tout comme l’époque des Wings dont j’ai aussi la collection complète. « Red Rose Speedway » est l’album que je préfère le concernant ; même si je le possède déjà, je continue de l’acheter si je le vois en vinyle en magasin. J’ai crois que j’ai déjà six versions différentes de cet album. Je citerais également les Pink Floyd et enfin Led Zeppelin.
M.V. : Quel vinyle fait partie de tes derniers achats ?
E-J : Il y a quelques mois, j’ai acheté mon premier Radiohead, avec la réédition de « OK Computer ». J’ai eu de la chance de l’avoir, mais je regrette de ne pas avoir acheté la version bleue. Que veux-tu, c’est la vie !
M.V. : Tu as d’autres personnes autour de toi qui collectionne ? Ou est tu plutôt atypique pour ton entourage ?
E-J : Dans mon entourage, oui, je peux considérer que je suis atypique. J’ai beaucoup d’amis qui aiment le même style musical que moi, mais c’est davantage pour aller voir des concerts. Pour tout ce qui touche au vinyle, je suis presque la seule, bien que j’y initie mon frère ; j’avais quelques vinyles en double, donc je lui ai donné afin qu’il ait un peu plus envie d’acheter des albums en vinyle plutôt qu’en CD. J’ai convaincu aussi mon copain à passer aussi aux vinyles. C’est un grand fan du groupe français Fauve. Je suis quand même très fière de l’avoir initié.
M.V. : Les femmes se font rares dans le monde du vinyle, qu’en penses-tu ?
E-J : C’est ce qu’on me dit souvent. Je ne comprends pas vraiment pourquoi. C’est peut-être parce que les femmes sont plus gênées de montrer leur collection. Personnellement, au début, je me sentais un peu mise de côté de part le fait que j’aimais tout ce qui était plus ancien et non pas moderne. Ça été un peu un blocage, mais j’ai finalement décidé de mettre tout ça de côté et de m’assumer complètement dans mon choix. Je suis vraiment fier de ma passion, ça fait partie de moi et pour longtemps encore.
M.V. : Merci Emilie-Jeanne ! Longue vie à ta passion, et je te souhaite beaucoup d’autres vinyles et beaucoup de concerts !
E-J : Merci ! C’est gentil ! Bye !
Les bonnes adresses d’Emilie-Jeanne
Les Bons Débarras
4646 Rue Wellington,
Verdun, QC H4G 1W9
Disques Beatnick
3770 Rue Saint-Denis,
Montréal, QC H2W 2M1
Aux 33 Tours
1373 Avenue du Mont-Royal E,
Montréal, QC H2J 1Y8
Paul’s Boutique
112 Avenue du Mont-Royal E,
Montréal, QC H2T 1N8
Vinyle Chope
1562 Avenue du Mont-Royal E,
Montréal, QC H2J 1Z2
Bar Le Record
7622 Rue St-Hubert,
Montréal, QC H2R 2N6
Le Nouveau Soundcentral
4486 Avenue Coloniale,
Montréal, QC H2W 2C7