Monsieur Vinyl : Joss, tu organises cette foire aux disques Metal, ici à Sérémange, en Moselle. C’est une première, et elle a été organisée par ton association ‘Outre-Scènes’. Parle-moi un peu de cette association.

Joss : ‘Outre-Scènes’ est née l’année dernière, fin Octobre 2018. Elle a été créée avec une bande d’amis passionnés de Metal, afin de compléter ce qui se faisait dans les environs, avec plusieurs projets, notamment cette bourse aux disques, et par la suite des concerts voire un festival.

M.V. : Il y a deux groupes qui sont présent à cette foire.

Joss : Oui, il y a d’abord Orbis, un groupe qui fait partie de notre association, et qui propose du Stoner Doom, un Metal un peu lent, assez spatial et psychédélique. Il y a très peu de temps, ils ont sorti une première démo, sous l’aspect d’un EP trois titres. Quant au deuxième groupe, il s’agit de Catalyst, un groupe de Death Metal assez technique, qui a signé sur un label, publié un album et qui va prochainement partir en tournée.

Monsieur Vinyl : Bonjour Sybille !

Sybille : Bonjour !

M.V. : Tu es exclusivement photographe dans le monde Metal ? Ou tu photographies les artistes en général ?

S. : Je photographie tout le monde ! Je fais des portraits, des mariages, des shootings à thème,… tout !

M.V. : Tu as déjà fait des pochettes de vinyles en tant que photographe ?

S. : Non, mais ce serait terrible ! Il y a tellement de possibilités, de trucs à faire, ce serait génial !

M.V. : Il y a un travail de maquillage aussi également. Tu as une maquilleuse qui t’accompagne durant tes sessions ?

S. : Non, la maquilleuse c’est moi ! C’est tout moi !

M.V. : Comment tu en es venue à la photographie ?

S. : Pour commencer, j’ai une amie qui m’a transformée en modèle. Et puis, après quelques shootings photo, j’ai décidé de passer du côté obscur de la force, et de passer derrière. Comme j’aime beaucoup m’inventer des histoires, c’est parti comme ça.

Monsieur Vinyl : Bonjour Vincent !

Vincent : Bonjour !

M.V. : Tu as un maximum de magazines sur ton stand, de Hard Rock Magazine à Rock Hard, en passant par Metallian ou encore Noizy Mag et Hard N’ Heavy. Pourquoi vends-tu ces magazines ?

V. : Comme je collectionne un exemplaire de chaque pour ma collection privée – et comme c’est difficile parfois d’en retrouver en pièce unique – je récupère des lots et je me retrouve avec des doublons. Et c’est ces mêmes doublons que je recèle pour éviter d’avoir trop de stock. Ça me permet aussi de partager cette passion. Ça intéresse du monde. À l’instar du CD ou du vinyle, on retrouve des amateurs de la pièce en elle-même, pour le côté matériel.

M.V. : Et dans ces magazines, il y a une incroyable mine d’informations. On y parle d’Anthrax, de Steve Vai, de Joe Satriani, de Faith No More, c’est comme des archives finalement. À quel moment as-tu commencé ta collection de magazines ?

V. : J’ai commencé au milieu des années quatre-vingt dix, en pleine période Grunge, plus précisément en 1994. J’étais ado quand Kurt Cobain s’est suicidé. Du coup, je me suis mis à la musique, et j’ai commencé à acheter des magazines. Puis, j’ai ensuite racheté des magazines plus anciens issus de la fin des années soixante-dix et du début des années quatre-vingt.

M.V. : Lors de cette bourse aux disques, tu as vendu le numéro 1 de Rock Hard…

V. : Oui, avec AC/DC en couverture.

Monsieur Vinyl : Bonjour Sarah !

Sarah : Bonjour !

M.V. : Quel est l’objectif de ton association ?

S. : L’association A.C.I.D. lutte contre la discrimination lié au style vestimentaire, et on créé l’événementiel alternatif, c’est à dire l’événementiel autour des univers qui sont méconnus, pour pouvoir permettre aux communautés de se retrouver et de se rencontrer. Chez A.C.I.D., on pense que si les communautés sont un peu plus unies, ce sera forcément plus facile pour elles de se lier contre les discriminations, et de lutter contre les choses un peu plus difficiles que l’on peut rencontrer quand on a un style original.

M.V. : De quelle manière l’association lutte ?

S. : On a créé une exposition qui se nomme « Métiers & Identités » où l’on peut voir des photos-portrait de personnes avec leur style quand ils travaillent et leur style quand ils sont dans le cadre du divertissement. On y trouve des profils de personnes aux métiers très intéressants, comme des professeurs, des psychologues, ou encore des médecins, qui ont des styles très originaux, gothiques, ou métalleux. En parallèle, on a créé une conférence qui s’appelle « La discrimination, le harcèlement, la violence » qui explique ce qu’est la discrimination, comment s’en protéger, comment protéger les autres et, surtout, comment ne pas être harceleur parce que il arrive qu’on le soit sans s’en rendre compte.

M.V. : Ce que tu exposes sur ton stand à cette bourse aux disques Metal, ce sont des créations originales ?

S. : Oui, c’est ‘L’Antre du Corbeau‘ qui nous a créé et offert des bijoux faits mains. Certains sont fabriqués à base de matériaux de récupération, d’autres avec des ossements, ou encore du bois. Cela nous permet d’avoir un peu de merchandising sur des événements afin de présenter notre association et financer notre projet.

M.V. : Autour de ça, tu collectionnes un peu les vinyles ?

S. : Personnellement, je suis très Metal. La plupart des membres de l’association sont très Metal aussi. Après, on est pas uniquement axés autour du Metal, on essaye d’être très éclectiques. On accepte tout le monde. On a des gens dans l’association qui n’ont pas de styles originaux et qui n’écoutent pas du tout de la musique extrême. On fait même dès fois du ‘lolita’ (K-Pop, J-Pop). Après, pour ma part, j’aime bien les vinyles, même si j’en ai pas chez moi. Quand je vais chez des amis qui en ont, j’apprécie.

logo par Aristide Appourchaux Illustration

Monsieur Vinyl : Bonjour Danae !

Danae : Bonjour !

M.V. : Parle-nous de tes poupées, parce qu’elles sont très belles. C’est toi qui les conçoit ?

D. : Moi, je ne conçois pas la tête ni le corps. À la base, c’est des poupées que je collectionnais, et qui sont vendues en kit avec des maquillages préfaits et des tenues. Après, c’est des corps et des têtes différentes que l’on peut acheter en fonction de ce que l’on recherche. Pour ma part, je les modifie en les creusant, en les sculptant, en les modelant avec de la pâte epoxy et avec différents matériaux (de la peinture, de la colle, du vernis,…).

M.V. : À chaque fois, il y a une histoire autour de tes poupées ?

D. : Oui. Par exemple, celle-ci je l’ai conçue en vacances en m’inspirant d’un album de mon groupe préféré, MGLA « With Hearts Toward None », qui est un album extrêmement puissant, très guerrier. C’est un peu l’esprit que j’ai voulu donner à ce genre de poupée, avec un énorme casque et son côté très combative.

M.V. : Tu fais des poupées depuis combien de temps ?

D. : Depuis deux ans.

M.V. : Tu collectionnes des vinyles ?

D. : Non, je collectionne les CD… pour les vinyles je n’ai pas les sous. Pour me mettre au vinyle, il faudrait déjà que je possède un lecteur qui vaille le coup. J’ai un combi vinyle/CD/cassette (le truc trois-en-un) qui a un mauvais son et que j’ai depuis l’âge de mes 5 ans… donc il ne marche plus ! J’ai quand même quelques vinyles, notamment ceux de mes groupes phares.

Monsieur Vinyl : Bonjour Matteo !

Matteo Falone : Bonjour !

M.V. : Tu dessines depuis combien de temps ?

M.F. : Depuis toujours ! Je dessine depuis l’âge de mes 3 ans. Ce que je présente sur mon stand aujourd’hui date plus ou moins de deux ans.

M.V. : Tu t’es notamment occupé d’un groupe de Metal qui se nomme Orbis…

M.F. :  Oui, j’ai réalisé les visuels alternatifs, les t-shirts, les stickers que tu peux trouver sur leur stand, et l’affiche de leur concert.

M.V. : Dans ton parcours, j’imagine que tu aimerais concevoir un jour une pochette vinyle ?

M.F. :  Oui, ce serait une consécration. Déjà, tu as le format qui permet plus de possibilités. Là, par exemple, j’ai dessiné une pochette d’album pour un support cassette; ce qui est largement plus petit. J’aimerais bien que l’on me propose d’illustrer une pochette vinyle. Et puis, je commence seulement à travailler avec des groupes de musique.

M.V. : Ton style, c’est du noir et blanc uniquement ? Tu fais un peu de sérigraphie ?

M.F. : Je travaille avec des sérigraphes, notamment pour mes t-shirts et mes impressions papier. J’aimerais bien me mettre à la sérigraphie, et apprendre des techniques d’impression moi-même pour commencer à éditer des choses. Sinon, je travaille principalement à l’encre de Chine, en noir et blanc.

M.V. : Il y a combien de temps de travail sur chaque dessin ?

M.F. : Beaucoup d’heures ! Ça dépend des projets. Il y en a qui vont me prendre une quinzaine d’heures, d’autres qui seront beaucoup plus rapides à réaliser. C’est selon les formats, les exigences, la densité du dessin ou encore les détails.