20 Juin 𝐑𝐎𝐂𝐊 𝐖𝐀𝐑 💥 faites le plein de vinyles ROCK !
🔥 TOUS LES MARDIS À 18H – À PARTIR DU 20 JUIN JUSQU’AU 29 AOÛT 2023 – vous avez rendez-vous avec 𝐑𝐎𝐂𝐊 𝐖𝐀𝐑, votre série musicale estivale dans laquelle je vous présente chaque semaine 1 vinyle + 1 titre en écoute intégrale parmi une sélection d’albums Rock issus de ma collection.
30 Seconds To Mars
« This Is War » sur Virgin
Le groupe à Jared Leto fait des merveilles en 2009. « This Is War » est — et restera — LE meilleur album de 30 Seconds To Mars. Un troisième opus complet, hyper bien masterisé, et repoussant les limites techniques du mixage. Le tout est produit par deux britanniques, à savoir Flood (alias Mark Ellis) et Steve Lillywhite – tous deux déjà derrière les Irlandais U2 ; rarement un album a été aussi puissant, d’autant plus que c’est l’un des seuls albums où les fans d’un groupe participent à son enregistrement, ce qui lui procure une symbiose humaine hors norme. Le groupe réunira pas moins de 1000 personnes au Avalon de Hollywood afin de leur faire interpréter plusieurs parties vocales de l’album. Le résultat est stupéfiant, énergique et d’une force rare. Il s’est vendu à 4 millions de copies dans le monde. Et c’est très mérité.
Chevelle
« The Clincher » sur Epic
La première édition en vinyle du troisième album des trois frères Loeffler, alias Chevelle, mettra 13 ans à être proposée. Principalement distribué en 2004 dans les bacs CD nord-américains, « This Type Of Thinking (Could Do Us In) » demeure un excellent album de Metal Alternatif, ici produit par Michael Baskette (Slash), excellemment bien mixé par le grand Andy Wallace (« Nevermind » de Nirvana, et plus récemment « Impera » de Ghost), et rempli de guitares détonnantes, à mi-chemin entre Tool et Deftones. C’est aussi l’ultime album avec le bassiste Joe Loeffler qui quittera ses frères un an après la sortie de l’opus. Chevelle, qui a pris racine en 1995 dans une banlieue de Chicago, est toujours en activité et a fait paraître son 9ème album studio en 2021. « This Type Of Thinking (Could Do Us In) » s’est écoulé à 1 million de copies rien qu’aux États-Unis.
Evanescence
« Bring Me To Life » (Feat. Paul McCoy) sur Wind-Up
Doit-on encore présenter la chanteuse Amy Lee et ce premier album, « Fallen », paru en 2003, qui révèlera largement un petit groupe de l’État d’Arkansas nommé Evanescence au monde entier ? Pas moins de 17 millions de copies de cette merveille Rock se vendront à travers le monde, véritable croisé de balades aux mélodies travaillées et de morceaux catchy dans lesquels la voix si singulière de Lee fait des étincelles dans les enceintes. Parmi « My Immortal » ou encore « Going Under », c’est surtout le titre « Bring Me To Life » interprété aux côtés du chanteur du groupe 12 Stones (Paul McCoy) qui va allumer le feu sur la FM. D’ailleurs, la présence masculine de McCoy est un ‘forcing’ de Wind-up Records qui avait mis son veto sur la sortie de l’album dans le cas où le titre était uniquement interprété par Amy… Le titre se hissera à la 5ème place du Top 100 en France en 2003. La version vinyle, elle, apparaîtra pour la première fois en 2013 sous une édition 10ème anniversaire mauve.
Puddle Of Mudd
« Control » sur Music On Vinyl
Premier album d’un groupe originaire du Kansas, « Come Clean » se vendra à 5 millions de copies à travers le monde. Le quatuor qui en est responsable, alias Puddle Of Mudd, pose ainsi officiellement les bases de sa musique déjà forte de 9 ans d’expérience lorsque l’opus arrive dans les bacs. S’alignant sur des vibrations Nu-Metal voire Post-Grunge, l’album est un petit bijou de compositions, mais demeure assez sombre. En France, l’album se positionne à la 82ème position. En revanche, aux États-Unis, il trouve un public, se place à la 9ème position tout en décrochant au passage trois disques de platine. La chanson « Control », coécrite avec Brad Steward (bassiste chez Saliva), est accompagnée d’un clip où la vengeance est un plat qui se mange froid ; pas étonnant puisque le thème de prédilection n’est autre que la frustration mentale au sein d’une relation amoureuse dans laquelle tout est incontrôlable. Justement, le non-contrôle, le chanteur leader Wes Scantlin, ça le connaît ; depuis 2012, ses dérives vont bon train et entachent progressivement l’image du groupe. 16 ans après, « Come Clean » sera publié très discrètement et uniquement en Europe sous une édition vinyle blanche transparente limitée à 1000 exemplaires.
Linkin Park
« Don’t Stay » sur Warner Bros
S’il y a bien un album qui a marqué le monde du Rock du début des années 2000, c’est lui : « Meteora ». Second album studio d’un groupe déjà promis à un bel avenir, il renferme seulement 36 minutes de musique mais vous procure une énergie folle. C’est toute l’ambivalence de cet opus pas comme les autres, qui se montre plus agressif que son prédécesseur de par ses phrasés rapcore, ici menés de front par le très regretté Chester Bennington. Le tout est produit par Don Gilmore (qui s’occupe à la même période de Avril Lavigne pour son « Under My Skin »). « Meteora » s’écoulera à pas moins de 27 millions de copies dans le monde, et propulsera au panthéon des titres Rock les non moins célèbres « Somewhere I Belong » et « Numb ». Quant à la chanson « Don’t Stay », on ne pouvait pas rêver mieux pour introduire un album de légende, surtout quand on sait que le son qui l’introduit est celui d’un graveur de CD lancé au sol d’énervement par Mike Shinoda durant une session d’enregistrement.
Sunna
« Power Struggle » sur Astralwerks
Pratiquement inconnu en France, le travail du collectif Sunna reste très confidentiel. Originaire de Bristol, le quintette naît en 1997 avant de signer en 2000 sur Melankolic — le label fondé par 3D, l’un des membres de Massive Attack — afin de pondre un premier album studio baptisé « One Minute Science », dont le contenu est écrit discrètement depuis 1998. La musique de Sunna se classe aisément au rayon Rock Industriel, mais se dote d’une patte plutôt singulière sur ce premier opus, grâce à la voix de Jon Harris et le travail de DJ Flatline (alias Mark Cahill). Plusieurs singles s’extirperont de « One Minute Science », dont « O.D. » et « Power Struggle » (mixée par Andy Wallace) qui figureront tous deux en bonne place dans la B.O. du film de Paul Verhoeven « Hollow Man ». En 2000, Sunna passera une partie de l’été aux États-Unis en tournée avec A Perfect Circle, avant de revenir en Europe pour suivre les Smashing Pumpkins sur la route.
Pinkshift
« Nothing (In My Head) » sur Hopeless Records
Vous pensiez que le Punk Rock était mort ? Erreur. Voici le visage qu’il porte en 2022 : Pinkshift, un groupe provenant de Baltimore et dont l’énergie et l’ambition transpercent les sillons. Un groupe métissé né en 2019, composé de Paul Vallejo, Myron Houngbedji et la très charismatique Ashrita Kumar. Pinkshift, c’est aussi un groupe de génération Z, avec tout ce que la rencontre intergénérationnelle engendre. Le trio revendique librement ses inspirations grunge nineties et ses influences Pop Punk des années 2000 en les retranscrivant dans des enregistrements très actuels. Une folle merveille et trois talents qui commencent seulement à s’éveiller.
Rage Against The Machine
« Killing In The Name » sur Epic
Dans le rayon Fusion, je demande un classique : le premier album des Américains Rage Against The Machine. Impossible de ne pas penser à la voie contestataire dans laquelle s’engage le groupe, tout comme le phénomène sonore que représente leur premier opus. Débarquant dans les bacs en 1992, « Rage Against The Machine » devient rapidement l’hymne d’une génération révoltée. Le chanteur Zack De La Rocha y dénonce avec force et conviction le système capitaliste américain, la Guerre du Golfe, mais aussi les injustices sociales, comme dans « Bombtrack » ou encore dans « Killing In The Name » où est exposée l’existence du racisme au sein des forces de l’ordre aux États-Unis (« certains de ceux qui travaillent pour les forces sont les mêmes qui brûlent des croix »). C’est un succès retentissant pour le groupe qui écoulera pas moins de 3 millions de copies de l’opus. N’oublions pas enfin de citer sa pochette reprenant une partie de la photographie d’un acte de résistance captée par l’objectif de Malcolm Browne en 1963. On y voit Thích Quảng Đức, un moine bouddhiste vietnamien, qui s’est immolé par le feu afin de protester contre la répression anti-bouddhiste menée dans son pays par l’administration du Premier ministre alors en fonction. Une image forte. Et bien plus qu’un album Rock.
Sum 41
« Fat Lip » sur Asbestos Records
En cette année 2023, les Sum 41 feront un dernier tour et se sépareront. Telle est l’annonce faite par le groupe canadien sur les réseaux le 8 Mai dernier. Une formation pas si jeune, puisqu’elle totalise 27 ans de carrière au compteur. Il faut dire que depuis leur naissance au 41ème jour de l’été 1996 (Sum 41), on a tout vu passer avec eux. À commencer par l’indémodable (véritable) premier album « All Killer No Filler » paru en 2001 qui se vendra à pas moins de 15 millions de copies dans le monde, dont 5 millions aux États-Unis. À l’intérieur, une crème de Skate Punk interprétée par Deryck Whibley, produit par Jerry Flynn (Blink 182, Green Day) et mixé par le très respectable Tom Lord-Alge (The Rolling Stones, U2, Marylin Manson). On y trouve un tapis de morceaux survitaminés, dont l’énergique « Fat Lip » éditée en single en Avril 2001 (soit un mois après l’album). Le nom de ce titre désigne une lèvre enflée suite à un coup de poing au visage, et sa thématique reste inscrite dans un esprit plutôt adolescent. Quant au nom de l’album, c’est tout simplement une référence à une compilation de Jerry Lee Lewis : « All Killer, No Filler : The Anthology ». Le premier pressage du premier opus de Sum 41 sera publié en Europe en 2001. Les États-Unis devront attendre 2012 pour voir arriver une première édition vinyle nord-américaine. Cette dernière sera pressée en vinyle noir, mais aussi en couleur, dont un bleu transparent limité à 557 exemplaires.
Avril Lavigne
« Losing Grip » sur Arista
« Let Go » a marqué les esprits. Déjà parce que c’est le premier album d’Avril Lavigne, ensuite parce qu’il contient l’anthem « Sk8er Boi ». Et rien que pour ça, il a toute sa place dans le milieu du Rock. Vendu à 20 millions d’exemplaires dans le monde, c’est encore aujourd’hui le disque le plus vendu de la belle. Alors quel est le secret de cette réussite ? Tout d’abord un savant dosage de morceaux Rock Nu-Metal et de Nu-Punk, mais surtout un coauteur et producteur (Clif Magness) qui donne à Lavigne une grande liberté dans l’écriture de l’album. C’est dans cet esprit que naît le morceau le plus Grunge de « Let Go » : « Losing Grip » (traduisez ‘perdre l’adhérence’). Le single, qui débarque sur les ondes au printemps 2003, permet à Lavigne de démontrer l’étendue de ses aptitudes de rockeuse. Il deviendra disque d’or aux États-Unis et sera même nommé aux Grammy Awards dans la catégorie ‘Meilleure Performance Vocale Rock Féminine’. Avril se battra pour que soit choisi « Losing Grip » en guise de quatrième single, le label Arista préférant plutôt publier « Anything But Ordinary » à la place. « Let Go » a été réédité en vinyle en 2022 à l’occasion de son 20ème anniversaire, en double vinyle noir et en double vinyle rouge.
Muse
« The 2nd Law : Unsustainable » sur Warner Bros
Selon moi, la créativité des britanniques Muse s’est éteinte après « Drones ». Mais avant « Drones », il y avait « The 2nd Law » qui demeure — à mes yeux — leur album le plus abouti aux côtés de « Absolution ». Enfin, on y entend le groupe tel qu’on ne l’entendra plus jamais ensuite… Une place de choix est laissée aux phrasés symphoniques, entrecoupés par plusieurs séquences électroniques utiles. Sur de nombreux points, « The 2nd Law » est le petit frère de « Absolution ». Ce sixième album studio, vendu tout de même à plus de 2 millions de copies dans le monde et devenu triple platine en France, a été mixé par Chris Lord-Alge, mais aussi par le britannique Mark ‘Spike’ Stent (dont on reconnaît la patte sur « Madness »). Sur le morceau « Panic Station », la troupe à Matthew Bellamy n’oublie pas de rester commercial en empruntant le son eighties de « Need You Tonight » par INXS et en le fusionnant à un pseudo-riff de « Ghost Song » de Jim Morrison. Même la mélodie de « Explorers » rappelle subtilement celle de « Don’t Stop Me Now » de Queen. En guise de finish, le morceau classico-dubstep « Unsustainable » vient préclore avec magnificence un album haut en couleur. Dans un dernier soupir inspiré et inspirant, Muse défie les ordinateurs sans oublier de conserver une part analogique élégante.