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🖼️ Mon TOP 10 des plus belles pochettes d’albums

Un vinyle c’est, bien entendu, une source sonore. Mais avec son format en 30 x 30 cm, le vinyle a un atout majeur comparé au CD : l’espace donné au visuel ; un formidable cadre de travail et d’expression pour les photographes et les illustrateurs. Dans cette vidéo, je vous invite à découvrir mon Top 10 des pochettes d’albums que j’apprécie le plus.

À la une…

Van Halen

« Balance »
1995 / Warner Bros / EUROPE / 9362-45863-1

 

Quel meilleur visuel que celui du dixième album studio de Van Halen : « Balance » ? Cette photographie, qui a longtemps été visible dans les bacs au milieu des années 90, a été captée par l’américain Glen Wexler. À cette période, Van Halen est dans la tourmente ; leur manager Ed Leffler vient de quitter ce monde pour celui des cieux, et des dissonances créatives ont lieu parmi les membres du groupe.

Ainsi, c’est à partir du nom de l’album trouvé pendant sa création que l’idée de la photographie naît. Capté dans son studio à Hollywood, Wexler installe deux enfants (dont sa propre fille âgée de cinq ans) sur un balancier en bois et demande au garçon de crier comme le faisait Simba dans « Le Roi Lion ». Une dualité s’installe au moment de la session, le garçon est hyperactif et ne tient pas en place pendant que la fille de Wexler l’aide à se calmer.

Au Japon, une pochette alternative a été réalisée afin de répondre à la censure. Exit la symbolique des jumeaux siamois, dû au fait que le représentation des difformités humaines au Japon est culturellement stigmatisante. Wexler avait anticipé cette particularité et avait déjà conçu la photo alternative avant même qu’une controverse puisse se former. Bien entendu, graphiquement parlant, la pochette originale demeure beaucoup plus percutante ; certains y verront même le dessin du « V » de Van Halen dans la pose des enfants.

L’album se vendra à plus de 3 millions de copies rien qu’aux États-Unis.

The Cranberries

« Bury The Hatchet »
1999 / Island / EUROPE / 524 644-1

 

Ce visuel a été confectionné aux StormStudios par le magicien Storm Thorgerson (à l’origine de la plupart des pochettes de Pink Floyd, ou encore de Muse). De nature surréaliste, on peut y voir un œil flotter dans le ciel de Monument Valley (Arizona) fixant avec insistance un homme nu et vulnérable. Cela rappelle inexorablement ‘big brother’ de Orwell (l’œil qui voit tout). Le tout illustrera le formidable album « Bury The Hatchet » des Cranberries, qui contient notamment « You & Me » ou encore « Just My Imagination ». Chose amusante, il existe deux tableaux différents permettant ainsi d’être utilisés au recto comme au verso. Pour le vinyle original, les visuels utilisés ne sont pas les mêmes que ceux utilisés pour la version CD.

Stereophonics

« Pull The Pin »
2007 / V2 / ANGLETERRE / VVR1048561

 

Une formidable photographie captée par le britannique Miles Aldridge qui généralement, dans son travail, a un sens très aigu de la couleur flashy (ceci explique cela). Le groupe a dirigé artistiquement la pochette de « Pull The Pin » aux côtés du directeur créatif Graham Rounthwaite. On y voit deux bouches féminines se partageant la goupille d’une grenade. Malheureusement, à sa sortie, cette photographie a été mal accueillie à l’international, étant jugée « une des pires photographies de l’année 2007 ». Cela n’a pas empêché Miles Aldridge de continuer son activité ; côté musical, il s’est notamment occupé de photographier le groupe danois Alphabeat en 2010.

Indochine

« Paradize »
2016 / Sony / FRANCE / 88985305641

 

« Paradize » est l’album de la renaissance pour le groupe Indochine. Ici, c’est une femme, Peggy.m. Elle s’est chargée du suivi graphique, de la création du logo, en passant par la réalisation des clips vidéos, jusqu’à la photographie. « Paradize » aurait certainement été incomplet sans ce visuel légèrement provocant, fusionnant sexualité, religion et féminité, symbolisées ici par la modèle Lorëlynn dont on ne voit que partiellement le visage. L’album se pare ainsi d’une image quasi-iconique qui reste – encore aujourd’hui – gravée dans de nombreux esprits. On verra d’ailleurs plus d’une fois cette illustration en forme de croix tatouée sur la peau de nombreux fans du groupe de Nicola Sirkis. En CD, le visuel de « Paradize » s’est retrouvé divisé en quatre (tel un puzzle). Pour que l’image soit complète, il fallait rassembler deux CD singles de « Mao Boy » et deux CD singles de « J’ai Demandé à la Lune ».

Pink Floyd

« The Division Bell »
1994 / EMI / EUROPE / 7243 8 28984 1 2

 

Encore une œuvre graphique magistrale signée par le StormStudios. Une nouvelle fois, tout comme « Bury The Hatchet » des Cranberries, la direction artistique est signée par le génial Storm Thorgerson. Ici, rien n’est faux ; les têtes ne sont pas conçues en 3D, et le champ comme le décor sont bien réels. Les deux sculptures, conçues par Keith Breeden puis construites par John Robertson, ont été travaillées en métal. De la hauteur d’un autobus à impériale (soit environ 5 mètres), elles ont été érigées dans un champ situé non loin de la cathédrale de Ely située à Stuntney, dans le Cambridgeshire. Plusieurs photographies ont été captées à différents moments climatiques. On peut les différencier à la couleur du ciel, mais aussi aux changements opérés dans le décor (lumières, drapeaux). Deux autres sculptures de 7 mètres et d’une demi-tonne, en pierre celles-ci, ont été construites sur place pour créer une pochette alternative. En 2001, les sculptures de métal ont été physiquement introduites au Rock and Roll Hall of Fame à Cleveland (Ohio). Elles ont également fait un petit détour par le London Victoria and Albert Museum afin d’être dévoilées publiquement et temporairement lors d’une exposition dédiée à Pink Floyd.

Niagara

« Religion »
1990 / Polydor / FRANCE / 843 446-1

 

« Religion » est certainement l’album majeur de la carrière de Niagara. Ce duo français composé de Muriel Moreno et du nancéien Daniel Chevenez a interprété bon nombre de morceaux devenus inoubliables, dont « J’ai Vu » extrait de cet album paru en 1990 chez Polydor. Pour l’artwork de l’album, c’est le photographe japonais Zigen qui est appelé en renfort, ce dernier étant basé à Paris à cette période, après une expérience de trois ans passés en tant qu’assistant de l’allemand Peter Lindberg. Le résultat : l’une des plus belles photos du groupe ; on y voit Muriel, cheveux blancs au vent, et Daniel adossé à un arbre dénué de feuilles, le tout sous un ciel bleu magnifique. Chose amusante, la version CD comporte un moulage de la croix sur le plastique du boîtier (la magie du support matériel). « Religion » aura tout juste le temps de devenir un double disque d’or, avant que le groupe ne s’éteigne en 1993. Les deux musiciens se sont ensuite lancés chacun dans une carrière solo.

Def Leppard

« Retro Active »
1993 / Bludgeon Riffola / ANGLETERRE / 518 305-1

 

La pochette de la compilation « Retro Active » du groupe britannique Def Leppard est une petite œuvre d’art à elle seule. On y voit à la fois une femme qui s’apprête en se regardant dans un miroir ; mais en éloignant le regard, cette scène se transforme comme par magie en un crâne humain. Pourtant, cette illusion d’optique est plus ancienne qu’on veut bien le penser. À l’origine, cette photographie s’inspire directement d’un memento mori (une formule latine originaire du christianisme médiéval) dessiné par l’illustrateur américain Charles Allan Gilbert. Ce dessin se nomme « All Is Vanity » (« tout est vanité ») et date de 1892. Il sera publié dix ans plus tard dans le magazine Life. La photographie de la pochette de « Retro Active » a été captée par Hugh Syme et co-réalisée aux côtés de Nels Israelson. On doit également à Syme le célèbre artwork de l’album « Countdown To Extinction » de Megadeth en 1992, ou encore le pis de vache percé de « Get A Grip » de Aerosmith en 1993, sans oublier la pochette de « X-Factor » de Iron Maiden.

Interpol

« Our Love To Admire »
2007 / Capitol / USA / 0946 3 76538 1 4

 

D’une façon ou d’une autre, la pochette du troisième album de Interpol, « Our Love To Admire », ne laisse pas indifférent. Ici, le groupe mise sur une nature à la fois provocatrice et ludique, sous fond d’instinct animal, afin d’établir un parallèle avec leur travail musical. On y voit deux lions en train de s’attaquer à une antilope sans défense, le tout installé dans un décor quasi-préhistorique. Pour anecdote, c’est suite à une petite visite entreprise au Natural History Museum de Los Angeles par Sam Fogarino – le batteur – que toute la thématique de l’album s’installe au sein du groupe. Mais, pendant un temps, le musée ne veut absolument pas être associé à des rockeurs ; cependant, ce dernier accepte en parallèle d’ouvrir ses portes pour le tournage du film « La Nuit Au Musée ». Au final, la pochette principale est une photo captée dans un magasin située dans l’Utah ; toutes les autres photos de l’album ont été captées par Seth Smoot. Le tout a été graphiquement supervisé par le designer David Calderley, fondateur de Graphic Therapy. Le 13 Juillet, « Our Love To Admire » a été officiellement lancé lors d’un DJ Set, organisé devinez où ? Oui, au Natural History Museum de Los Angeles ! Que la vie est bien faite.

Jean-Michel Jarre

« Jarremix » (Promo)
1995 / Disques Dreyfus / FRANCE / FDM JMI 07 95

 

On le sait, Jean-Michel Jarre n’est pas avare d’images durant ses concerts. Au fil des années, on ne compte plus le nombre de projections graphiques tant cela est devenu indissociable du pionnier – pas étonnant d’ailleurs que sa compilation de 1991 fut nommée « Images ». « Jarremix », publiée en 1995, est donc une énième compilation dans sa discographie, à ceci près qu’elle n’inclut que des remixes. C’est un motif très spatial conçu par Marie-Jeanne Gauthé qui sera choisi pour designer la pochette ; scénographe et directrice artistique vidéo, Marie-Jeanne Gauthé a rejoint la ‘Jarre Team’ depuis la période « Rendez-Vous » (Lyon, Houston). En 1991, elle fonde la société Light Motif afin de continuer à habiller visuellement les spectacles de Jarre, mais aussi de nombreux autres spectacles de grande ampleur (dont ceux de Johnny Hallyday ou encore Céline Dion), quand on ne la croise pas à La Fête des Lumières. Le vinyle de « Jarremix » a été pressé uniquement à 500 exemplaires ; quant au rendu graphique, il prend encore plus de sens au format 30 x 30 cm.

Sweet

« Off The Record »
1977 / RCA Victor / ALLEMAGNE / PL 25072

 

Je ne pouvais qu’être destiné à aimer cette pochette et à l’inclure dans ce Top 10 ! Sweet est un groupe britannique, toujours en activité à date, qui – à six ans près – comptabilise autant d’années de longévité que les Rolling Stones. En 1977, ils font paraître « Off The Record ». Pour illustrer l’opus, RCA fait appel à l’illustrateur Terry Pastor qui va confectionner un magnifique tableau pensé pour être adapté à un format 60 x 30 cm (soit un format gatefold ouvert). Auparavant, l’artiste, mélangeant le traditionnel et l’aérographe, s’était déjà occupé de deux pochettes d’album pour David Bowie, à savoir « Hunky Dory » en 1971 et la très célèbre « The Rise And Fall Of Ziggy Stardust » l’année suivante. Plus récemment, il a conçu la pochette de « We » de Arcade Fire. « Off The Record » est donc la pochette idéale à mettre sous cadre si vous êtes un passionné de vinyle ; ce gros plan sur un diamant posé sur des sillons ne pourra que séduire les plus aficionados du support.

Mentions honorables…

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Massive Attack

« 100th Window »
Pulp

Pulp

« This Is Hardcore »
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Red Hot Chili Peppers

« Mother’s Milk »
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Led Zeppelin

« Remasters »
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Rick Springfield

« Success Hasn’t Spoiled Me Yet »
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Aerosmith

« Just Push Play »
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The Dandy Warhols

« Welcome To The Monkey House »
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Asia

« Asia »
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Stereophonics

« Performance And Cocktails »
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Martin Briley

« One Night With A Stranger »