11 Avr VINYL HAUL ✳️💥 mes achats du 1er Trimestre 2023
Les albums en vinyle que vous n’entendrez nulle part ailleurs, c’est dans ce Vinyl Haul que vous allez les trouver ! Du R&B, de l’Alternative Rock, de l’Electro, de la chanson francophone,… il y en aura pour tout le monde ! Voici une sélection éclectique de 10 albums qui sont arrivés dans ma collection durant ce 1er Trimestre 2023. Savourez ! Pendant 40 minutes, c’est que du bon !
Coup de Cœur ! ❤️
Softcult
« Zodiac EPs »
2022 / Easy Life Records / USA / ELIFE032V
C’est un très très gros coup de cœur me concernant. Voilà maintenant plusieurs années que je ne rate aucun nouveau morceau du groupe Softcult, guettant ci et là les nouvelles productions au compte-goutte.
Direction le Canada pour découvrir Mercedes Arn-Horn et Phoenix Arn-Horn, deux sœurs jumelles qui ont le Alt-Rock dans le sang, et le sens du phrasé sonore. Depuis leur signature en 2020 sur le label britannique Easy Life Records, elles n’ont pas cessé de délivrer de puissants et lumineux sons sur les plateformes de streaming. Ainsi, deux EPs d’une grande qualité voient le jour, l’un se nomme « Year Of The Rat », l’autre « Year Of The Snake », chacun étant édité d’abord sous forme de cassettes audio.
Puis, en 2022, et pour la première fois sur support vinyle, les filles fusionnent leurs deux EP électrisants pour donner vie à ce qui pourrait s’apparenter à un pré-premier album. Ainsi naît « Zodiac EPs », un vinyle limité à 500 exemplaires et diffusé hors Europe, agrémenté de 11 titres, qui laisse présager un radieux avenir aux jumelles. Entre morceaux lancinants et morceaux libérés, Softcult frise la perfection au féminin et c’est f**k**g jouissif !
Seether
« Disclaimer II » (Bubblegum Edition)
2021 / Craft Recordings / USA / CR00257
Seether est un groupe trop méconnu en France, et c’est bien dommage. Originaire d’Afrique du Sud, son coup d’éclat intervient avec son premier album « Disclaimer » qui débarque dans les bacs en 2002 ; dès le premier morceau, baptisé « Gasoline », Seether diffuse sans vergogne sa signature, et fait entendre la profonde voix de Shaun Morgan. On est clairement installé dans un style grunge, véritable suite logique à la scène nirvanesque, tout en flirtant avec le son de Staind.
45 minutes de morceaux qui s’enchaînent en évitant les clichés du genre, avec un mixage clair et maîtrisé, et des ballades de qualité – à l’image de « Fine Again » ou de la très belle « Broken ». Bref, tout est à sa place, jusqu’à devenir disque d’or sur les terres américaines.
« Disclaimer II », qui débarque deux ans plus tard, est une édition augmentée de « Disclaimer » ; on y trouve huit titres supplémentaires, dont la reprise de « Broken » sublimée par l’inimitable chanteuse d’Evanescence : Amy Lee.
Our Lady Peace
« Gravity »
2017 / Columbia / CANADA / 88985459881
Voyage vers les terres canadiennes. Là-haut, le Rock a une tout autre saveur, avec un tout autre savoir-faire. Voici « Gravity », le cinquième album studio du groupe canadien Our Lady Peace. Un disque certifié deux fois disque de platine dans leur pays et disque d’or aux États-Unis qui, au premier abord, semble plutôt classique. On serait même tenté de le ranger soigneusement aux côtés de tout album issu de la scène Rock alternative.
Mais c’est surtout un homme qui va lui donner une signature : il se nomme Bob Rock, et vous le connaissez très bien puisqu’il est l’homme de la situation lorsqu’il s’agit de bon son qui frappe ; sa casquette de producteur l’a amené sur la plupart des albums de Metallica, mais aussi sur le premier album de American Hi-Fi ou encore – plus récemment – sur « Let The Bad Times Roll » de Offspring. Ainsi va naître « Gravity », enregistré en 4 mois à Maui dans une période de transition pour Our Lady Peace qui doit aussi faire face au départ (à l’amiable) de son guitariste originel, remplacé par Steve Mazur. On y trouve notamment le morceau « Bring Back The Sun », enregistré avant même que les paroles ne soient terminées, et dont seulement deux prises en direct (avec peu d’overdubs) suffiront à la mettre sur pieds. Mais c’est aussi, et surtout, l’album de la majestueuse « Somewhere Out There ».
Malgré d’excellentes ventes, le groupe déçoit ses fervents fans – le groupe existe depuis 1992 – qui voient dans ce nouveau souffle artistique la fin de toute une époque. Mais « Gravity » fédérera aussi de nouveaux admirateurs, prêts à entamer le nouveau millénaire aux côtés du quatuor ; comme quoi il est parfois nécessaire de bousculer les choses pour orienter sa carrière vers une toute nouvelle direction.
Yes
« Magnification »
2013 / Eagle Records / ALLEMAGNE / SIR 4019
Les fervents défenseurs du « Yes des années 70 » s’insurgeront face à cet album publié en Mars 2013, jugé trop moderne par les puristes ou pas assez efficace… Et pourtant, il faut bien accepter de vivre avec son époque.
Justement, à cette période, Yes vient de s’amputer de son claviériste Igor Khoroshev, suite à des cas d’agressions par le musicien sur deux gardiennes de la sécurité lors d’un concert au Nissan Pavilion de Washington. C’est donc le batteur Alan White qui va prendre en charge les parties de piano pour ce 19ème album studio du groupe, qui sera aussi le dernier album sur lequel figurera l’iconique chanteur Jon Anderson .
Au-delà de ce line-up mouvant, c’est surtout un opus où s’opère une totale symbiose entre l’acoustique et le symphonique. Quelle merveille. Il faut dire que depuis « Time And A Word » en 1970, Yes n’avait pas réitéré cette expérience en studio qui, pourtant, leur allait si bien. « Magnification » va reconnecter les deux univers grâce à la participation de l’Orchestre Symphonique de San Diego, ici dirigé par Larry Groupé. Ce dernier accompagnera ensuite le groupe en tournée, en n’omettant pas d’embarquer 60 musiciens dans l’affaire afin de donner vie au « Yessymphonic ». Définitivement, une fabuleuse et… magnifique épopée.
Novo Amor
« Antarctican Dream Machine »
2023 / AllPoints / EUROPE / AP115LP
Je ne vous apprendrais rien en vous parlant de l’Antarctique et de la fonte des glaces. Le réchauffement climatique est sur le devant de la scène, et pour que la sensibilisation puisse continuer, un artiste gallois fait entendre sa voix. Ou plutôt ses synthétiseurs.
En Février 2022, Novo Amor (de son vrai nom Ali Lacey) embarque avec Greenpeace UK à bord de l’Arctic Sunrise. Ce dernier se dirige tout droit vers l’Île du Roi-George. Durant vingt et un jours, à même le bateau et au milieu des glaces, il enregistre, produit et mixe ce qui deviendra « Antarctican Dream Machine ».
L’album, aux allures ambient-electronic, se pare d’une édition vinyle toute particulière et surtout à dimension écologique. Chaque disque est fabriqué à partir de granulés de vinyles recyclés, ce qui attribue à chaque exemplaire des textures et une couleur uniques.
Jerry Lee Lewis
« Young Blood »
2023 / Music On Vinyl / EUROPE / MOVLP3231
S’il y a un album du Killer que vous vous devez d’écouter, c’est bien « Young Blood ». Pourquoi ? Parce que c’est un album hors norme dans la discographie de JLL, feutré et merveilleusement bien mixé. Ici, le pianiste Lewis retrouve la chaleur des enregistrements SUN, bien que l’opus ait été enregistré dans cinq lieux différents (de la Californie au Mississippi, en passant par le Tennessee, jusqu’au ranch du musicien).
Dans la tracklist, on croise plusieurs reprises, dont « I’ll Never Get Out Of This World Alive » de Hank Williams, « High Blood Pressure » de Huey (Piano) Smith, ou encore la très belle « Miss The Mississippi And You » de Jimmie Rodgers. Le tout a été produit par Andy Paley, déjà derrière la B.O. de « Dick Tracy » en 1990, mais aussi « Heart Shaped World » de Chris Isaak ou encore le premier album solo de Brian Wilson en 1988.
« Young Blood » est une pépite sonore que l’homme qui mettait le feu au piano ne pourra malheureusement plus dédicacer suite à son départ pour les cieux en Octobre 2022.
Me One
« As Far As I’m Concerned »
2000 / Island / ANGLETERRE / ILPSD8095
Il y a des productions R&B difficiles à oublier, et celle-ci en fait partie. Me One est passé discrètement sous les radars hexagonaux ; peu de gens auront parlé de son album « As Far As I’m Concerned ». Pourtant, c’est une pure merveille sonore. Né à Cardiff, fils d’un pasteur pentecôtiste de Port Antonio et d’une mère irlandaise/hispanique, il hérite ainsi d’une double nationalité britannico-jamaïcaine.
Au cours des années 90, sans que vous vous en rendiez compte, il vous aura chatouillé les oreilles sous le pseudonyme de MC Eric. C’est notamment chez Technotronic que vous entendrez sa voix, sur le morceau « This Beat Is Technotronic », aux côtés de la non moins célèbre Ya Kid K. Alors comment passe-t-on de la Hip-House à un album R&B aussi abouti en dix ans seulement ? Seul lui en a le secret…
Quoi qu’il en soit, ce premier (et seul) album solo de Me One est un archipel éclectique, permettant à la Soul, au Jazz, au Hip/Hop, au Reggae et à la musique électronique de se rencontrer le temps de 45 minutes inoubliables. Pour compléter votre écoute, penchez-vous également sur le remix de « Game Plan » publié en vinyle promotionnel sous la référence 12 IS 751 – et situé en titre caché sur l’édition CD de « As Far As I’m Concerned ».
Iamamiwhoami
« Blue » (Clear Edition)
2014 / To Whom It May Concern / SUÈDE / TWIMC004LP
Et si on faisait un petit tour par la Suède, histoire de se rappeler à quel point la Pop du Nord est l’une des plus qualitatives au monde ? Une nouvelle fois, un album publié au royaume en 2014 le prouve. Voici Iamamiwhoami, une artiste aussi singulière que son pseudonyme. « Blue », son troisième album studio, est une pépite électro Synth Pop, fabriquée à base de nappes rêveuses, d’envolées libres comme l’air, le tout saupoudré par des paroles interprétées en anglais – avec ce petit accent suédois qui fait tout son charme (« Tap Your Glass »).
Toutefois, l’album reste très éloigné de la production plus musclée des Chvrches, faisant même quelquefois penser au travail d’une Kate Bush qui se serait synthpopisé (« Hunting For Pearls »).
Au final, on trouve chez Iamamiwhoami suffisamment de féminité pour que cet album glisse avec douceur dans vos oreilles. Dommage que l’on n’entende pas parler davantage en France de cette artiste étonnante, voguant aujourd’hui en totale indépendance avec le label qu’elle a elle-même créé : To Whom It May Concern. À découvrir d’urgence.
Frankie Reyes
« Boleros Valses Y Más »
2016 / Stones Throw Records / USA / STH2371
Un OVNI. Un véritable OVNI. En 2016 apparaît dans les bacs américains cet album totalement atypique et underground. L’artiste qui en est à l’origine répond au nom de Frankie Reyes (même si, à la ville, on le nomme Gabriel Whittaker). Si l’on s’intéresse de plus près à lui, on se rend compte que – à ses débuts – l’homme a principalement œuvré dans la musique abstraite sous plusieurs pseudonymes (de Abstract Eye à Julian Abelar en passant par Gifted & Blessed).
Pour son premier album solo, baptisé « Boleros Valses Y Más » – qu’il signe sur le label urbain Stones Throw Records (la maison mère de Dâm-Funk ou encore de Aloe Blacc) – Frankie Reyes opte pour une tracklist composée de standards portoricains issus du 20ème siècle. Un véritable hommage à ses origines latines. On y reconnaîtra même, sous les apparences de « Alma, Corazón Y Vida », la chanson « La Foule » interprétée en 1957 par Edith Piaf qui – il faut le savoir – était une reprise d’une valse bolivienne enregistrée 21 ans auparavant (« Que Nadie Sepa Mi Sufrir »).
Mais le côté hors norme de cet enregistrement reste sa simplicité : tous les titres sont entièrement interprétés sur un synthétiseur Oberheim, accompagné d’un séquenceur MIDI et d’une unité d’effets. Vous n’y entendrez aucune voix ; tout est instrumental. « Boleros Valses Y Más » est un album doux et agréable, situé hors des sentiers battus, qui s’autorise la relecture de l’histoire musicale de l’Amérique latine, destiné plus certainement aux aficionados d’une musique expérimentale située à la frontière d’une musique populaire.
Mentissa
« La Vingtaine »
2023 / Tôt Ou Tard / FRANCE / SIR 4019
2023. Il est l’heure de révolutionner la chanson francophone. Les jeunes débarquent avec leurs visions créatives et portent avec eux le langage d’une nouvelle génération. Mentissa, la vingtaine, fait partie de ceux-là. Son premier album s’avère une explosion de mots qui outrepassent la musique même. Car la force de cette chanteuse-auteure-compositrice est d’être persuasive, elle a la foi et incarne ce qu’elle chante. Ça fait toute la différence.
Il faut dire aussi que la belle est bien accompagnée, notamment par son mentor Vianney qui – même si je n’adhère pas toujours pas à l’entièreté de son catalogue – reste un auteur de talent. C’est à lui qu’elle doit la bouleversante « Et Bam », une pop-valse moderne et touchante, qui parlera à tous ces artistes sortis de leurs zones de confort pour rencontrer leur public ; Mentissa connaît son sujet, elle qui quitte sa Belgique natale pour débarquer à Paris afin de participer à la dixième saison de The Voice (« Paris-Bruxelles »).
« La Vingtaine » est un album rempli de vie et terriblement actuel qui s’inscrit dans une Pop francophone rafraîchissante. Entre « Balance », la très black « Attendez-Moi », la soignée « Petits Princes », ou encore la très belle « Le Bruit du Silence », vous tenez entre les mains un album réussi et suffisamment modeste pour le proclamer. Croyez en cet album comme Mentissa croit en elle.