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VINYL HAUL #26 ✳️💥 mes achats du 2ème & 3ème Trimestre 2024

✳️💥 Une vidéo remplie de musiques avec une sélection de références sonores qui sont rentrées ces derniers mois dans ma collection de vinyles. On se pose tranquillement en ce début d’automne, et on savoure !

Corvus Corax

« Era Metallum » (Limited Edition)
2022 / Behßmokum Records / ALLEMAGNE / 365033

 

La première fois que vous croisez Corvus Corax dans votre vie, il y a comme un décalage hypnotisant ; une remontée dans le temps qui vous amène au temps des Vikings et, plus généralement, de la musique nordique. L’œuvre musicale devient alors magnétique, et plus que jamais poignante.

Cela fait longtemps que les Berlinois voyagent à travers les décennies : 33 années précisément. L’histoire débute en 1989 sous la forme d’un trio qui va bien vite s’allier avec Zumpfkopule, un autre groupe allemand, et donner naissance l’année suivante à un premier album de 10 titres : « Congregatio ». Corvus Corax (signifiant ‘grand corbeau’ en latin) va ainsi connaître plusieurs vies artistiques, avec une line-up constamment en mouvement, jusqu’à même tenter au milieu des années 90 de fusionner la musique médiévale avec les sons électroniques dans un side-project baptisé Tanzwut.

En 2022, le cœur de Corvus Corax bat toujours avec un quinzième album puissant, fusionnant avec le Heavy Metal, et perpétuant les valeurs de la culture viking dans l’ère moderne. La proposition artistique est parfaite, menée ici tout le long par le guitariste finlandais Sami Yli-Sirniö (Kreator, Waltari). Ainsi, « Era Metallum » devient une relecture de la discographie de Corvus Corax dans laquelle continuent de résonner les instruments traditionnels (tambours, cornemuse, didgeridoo…). En bonus, sept morceaux ont été ajoutés à l’album, dans lesquels on croise Hansi Kürsch (le chanteur de Blind Guardian et de Demons & Wizards), mais aussi le Californien Billy Gould (le bassiste de Faith No More), la guitariste hollandaise Sonia Anubis (de chez Cobra Spell), le Berlinois Philipp Bischoff (Damnation Defaced) et même Arndis Halla, chanteuse d’opéra islandaise.

Le tout se retrouve gravé sur 3 vinyles, limités à 1000 exemplaires et pressés à Madrid chez Mad Vinyl Music. Quant à l’artwork (qui se déploie à l’intérieur d’un trifold), il est signé Andreas Marschall, déjà à l’œuvre pour les pochettes des albums de Blind Guardian.

1000mods

« Youth Of Dissent » (Ultra Limited Coloured Vinyl)
2020 / Heavy Psych Sounds / USA / HPS270

 

Sur les traces d’un Rock ‘à la Foo Fighters’, on trouve 1000mods, un groupe de stoner-doom grec largement influencé par la troupe à Dave Grohl, mais aussi par Black Sabbath, Alice In Chains, MC5 ou les Stone Temple Pilots. Présent depuis 2007 dans l’industrie du Rock, le quatuor embarque un batteur d’exception qui répond au nom de Labros G, et qui calibre avec talent les nombreuses compositions nerveuses du band.

Mais 1000mods, c’est avant tout un groupe de scène qui enchaîne les festivals tout au long des années : le Lake On Fire en 2013, le Rockwave Festival en 2017, et plus récemment le Deserfest en 2023, le Hellfest (saison 2018 et 2024), le Motocultor (saison 2019 et 2022) ou encore le Black Bass.

Côté studio, durant l’année 2020, ils posent dans les bacs leur quatrième album studio, baptisé « Youth Of Dissent ». Certains le jugeront trop sage. Effectivement, si on le compare à leurs trois précédents opus, il y a une légère perte de magie dans le fond du verre, mais encore faut-il comprendre la prise de position évolutive que 1000mods opère ici. Toutefois, le talent est toujours là, au service d’un stoner plus accessible avec, de temps en autre, des phrasés Heavy Metal éveillés et bien contrôlés.

Depuis 2020, « Youth Of Dissent » a bénéficié de plusieurs pressages vinyles, dont une réédition sympathique sous la forme d’un disque ‘quad’ orange et mauve limité à 500 exemplaires dans le monde.

Willie Nelson

« The Great Divide »
2001 / Universal / EUROPE / 00602448727053

 

Willie Nelson. 91 ans. Un miracle que cet homme soit encore parmi nous en 2024. Un véritable vétéran, résolument démocrate, dans le paysage sonore américain, qui comptabilise à lui seul 68 ans de carrière. Lui qui commence son parcours artistique lorsque le premier album du king Elvis Presley est publié a de quoi nous en apprendre sur la musique.

Mais surtout, dans les seventies, le texan Nelson marque une rupture avec le son country de Nashville, collabore avec Bob Dylan ou encore Neil Young, et s’autorise des sorties de route (notamment sur le collaboratif « Wanted ! The Outlaws ») qui ont pour conséquence d’ouvrir la voie à toute une nouvelle génération de country-mens. Bien sûr, sa chanson la plus connue reste « On The Road Again », mais on le croisera aussi plus tard dans la chanson « We Are The World » de USA For Africa, ou encore aux côtés de Toby Keith sur « Beer For My Horses » (issu du film du même nom).

Si sa carrière peut difficilement être résumée en quelques lignes, il réside un album dans sa discographie qui s’avère une merveilleuse porte d’entrée pour le découvrir. Il s’agit de « The Great Divide », un opus enregistré à ses 68 ans, dans lequel il interprète plusieurs morceaux aux côtés de nombreux amis de la basse-cour. Parmi eux, Kid Rock, mais aussi Sheryl Crow, Brian McKnight, Bonnie Raitt ou encore Lee Ann Womack.

Certes, « The Great Divide » est un album au visage plus américain qu’européen, cela va de soi. Mais cela permet tout de même d’approcher le ‘Nelson Sound’, et possiblement se frayer un chemin parmi les 75 albums studio qui jonchent sa discographie. Côté vinyles, la plupart des albums importants de Nelson se sont vus réédités en 2024, preuve que le cowboy-hippie – introduit en 1993 au sein du prestigieux Country Hall Of Fame – n’en a pas fini avec le nouveau siècle.

Alex Henry Foster

« Kimiyo »
2024 / Hopeful Tragedy Records / CANADA / HTRAHF24A

 

Du côté du Canada, l’ancien membre du groupe Your Favorite Enemies est toujours actif. En 2021, Alex Henry Foster nous délivrait encore, aux côtés de The Long Shadows, un enregistrement du concert donné dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Puis, dans la foulée, il dévoilait le morceau « The Power Of The Heart » (le pouvoir du cœur) – en hommage à Lou Reed et Laurie Anderson.

De cœur, il en est justement question quant à la tournure que va prendre la route du musicien ; l’artiste va connaître une chirurgie cardiaque, suite à un problème de santé qui fait surface quelques semaines avant le début d’une tournée qu’il honorera, en bon « imprudent passionné » (tel qu’il se définit). L’opération, deux fois plus longue que prévu, intervient au début de l’année 2023. Durant les mois qui suivent, et suite à l’intubation, la voix de Alex Henry Foster est particulièrement atteinte.

Mais Alex Henry Foster est un battant, et un amoureux de la vie, surtout lorsqu’il est question de cœur. C’est dans cette dynamique que débarque le deuxième album studio du musicien, baptisé « Kimiyo » (‘toi’ en japonais), et composé par son complice Ben Lemelin. Pour autant, les cordes vocales de Foster étant encore incertaines, c’est l’artiste nippo-canadienne Momoka Tobari qui assure la voix sur cet opus à la fois poétique, magnétique, mélodique, rêveur et transcendantal.

Le tout est gravé sur deux vinyles roses ‘marbled’ qui ont été créés et imprimés au sein de l’atelier de création de l’artiste (La Fabrik), et pressé chez Drummond Vinyl. Sont inclus un livret de 4 pages, 1 insert et une carte de téléchargement.

Hole

« Nobody’s Daughter »
2010 / Mercury / USA / B0014222-01

 

Depuis combien de temps n’avait-on vu ou entendu parler de Hole, le groupe de Courtney Love, l’ex-compagne d’un certain Kurt Cobain ? « Longtemps », me répondriez-vous. Pourtant, un nouvel album studio était en pourparler pas plus tard qu’en 2022.

Quitte à faire revivre le groupe, autant passer par le cinquième et dernier long format connu à date, à savoir « Nobody’s Daughter » paru en avril 2010 dans les bacs. Totalement inscrit dans un rock alternatif perturbé et décalé, il embarque la voix instable d’une Love qui le projetait d’abord comme un second album solo. Il aurait ainsi fait suite à « America’s Sweetheart » produit par Linda Perry (4 Non Blondes) et publié six ans auparavant.

Alors en pleine cure de désintoxication, Love est encouragée par Perry afin de mettre sur pieds ce second album. Quelques riffs de guitare grattés ci-et-là discrètement en cure donnent naissance aux premières chansons. Une fois sortie de son centre, Love tentera à maintes reprises de les enregistrer en studio. Une première session s’effectue aux côtés d’un certain Billy Corgan des Smashing Pumpkins, mais n’aboutit pas. Puis, une seconde tentative s’effectue aux côtés du producteur Michael Beinhorn (Marilyn Manson, Soundgarden,…), mais celui-ci finira par quitter le projet et passe la main à Micko Larkin (Hole).

Finalement, « Nobody’s Daughter » prend enfin forme entre les mains de Larkin et de Perry. Et le second album studio de Love devient finalement le quatrième album studio de Hole, dont les thèmes sont l’avidité, la vengeance et le féminisme. Toutefois, le guitariste Eric Erlandson (membre du groupe Hole) s’oppose à l’utilisation commerciale du nom ‘Hole’, considérant que Love avait contracté de ne pas l’utiliser sans son consentement. Malgré ce contentieux, l’album est tout de même publié. Côté vinyle, « Nobody’s Daughter » a uniquement été pressé aux États-Unis et, à date, n’a jamais été réédité sous ce format.

Empire Of The Sun

« Ask That God » (Spotify Fans First Exclusive)
2024 / Capitol / EUROPE / 00602465572070

 

Quand les Empire Of The Sun reviennent, ce n’est jamais pour rien. Depuis le début de leur carrière, le duo aligne les sans-fautes. L’évolution est belle, elle est cohérente et, surtout, elle est signée. Cela leur assure d’être certifiés disque de platine à plusieurs reprises, avec plus de 5 millions d’albums vendus dans le monde. Et si beaucoup se souviennent encore du tube « Walking On A Dream » (utilisé pour une pub eBay), pas moins de seize années se sont pourtant écoulées depuis.

Voici « Ask That God », et c’est leur quatrième album studio. C’est dire à quel point les Empire avancent doucement, mais sûrement… et malgré la pause solo de Luke Steele en 2022 avec l’album « Listen To The Water » et le retour de Nick Littlemore vers son groupe d’origine (Pnau), les compères – lorsqu’ils se retrouvent huit années après « Two Vines » – n’ont rien perdu de leur singularité.

L’aura disco-électronique de Empire Of The Sun est toujours vivace, avec des morceaux ‘pumpys’ et ‘catchys’, frisant quelques fois le son de Modern Talking (« The Feeling You Get »), ou encore les sonorités électriques de la fin des nineties façon « Seven Days And One Week » de B.B.E. (« AEIOU »). On croise même un riff qui pourrait légèrement s’inspirer de celui de « Digital Love » des Daft Punk (« Television »).

Album hybride et résolument moderne, « Ask That God » a une grande qualité, à savoir un mixage davantage porté sur les basses que ses prédécesseurs ; il est assuré ici par Alex Ghenea (Ariana Grande, Mark Ronson, Stormzy,…) et Peter Mayes (Sia, Ellie Goulding, Mika,…). Avec cet opus, les Empire Of The Sun réussissent une nouvelle fois leur retour, et signent un album s’inscrivant parfaitement dans la continuité d’une discographie à la fois magique et énigmatique.

American Hi-Fi

« American Hi-Fi » (Be The Change Eco-Friendly Neon Pink Exclusive)
2000 / Rude Records / EUROPE / BTC009-1

 

Douce est l’époque où le Rock Nu-Punk faisait des ravages sur le territoire américain. C’était l’époque où Blink-182 faisait résonner « The Rock Show », pendant que, de l’autre côté de la rive, Good Charlotte chantait « Lifestyles Of The Rich And Famous ». Sans oublier les tubes d’Avril Lavigne, qui n’en était encore qu’à son premier album (« Let Go »).

Et puis, là, tapi quelque part, un album aura aussi marqué sa génération : celui du quatuor bostonien American Hi-Fi avec un premier opus (éponyme celui-ci) redéfinissant quelque peu les codes de l’époque, aux côtés d’un Bob Rock à la production (Metallica, Mötley Crüe, Our Lady Peace,…), plus en forme que jamais.

« American Hi-Fi », c’est une force majeure qui vous arrive dans les oreilles, accompagnée d’une bonne Nu-Punk dans le fond du verre, presque conçue pour se retrouver dans la tracklist d’un teen-movie du début des années 2000 (« Flavor Of The Weak »). Les titres s’enchaînent, sans jamais perdre la fougue naturelle et maîtrisée qui caractérise le groupe, même pour des morceaux mid-tempo comme « Safer On The Outside ». Mais le titre qui mettra tout le monde d’accord, c’est bien évidemment « I’m A Fool », véritable petite bombe Rock américaine, intemporelle et si représentative d’une période faite d’insouciance et de liberté. Et pendant que la démo du titre « Vertigo » se faisait programmer dans la tracklist du film « American Pie 2 », on retient la nerveuse « My Only Enemy » ou encore la très Pop-Rock « Scar ».

Depuis une vingtaine d’années, cette puissante formule Rock ‘millennial’ n’avait alors encore jamais été publiée en vinyle ; mais c’est désormais du passé, grâce aux italiens Rude Records qui, à la fin du mois d’Août 2024, proposera un ecovinyl de l’album (en couleur rose transparent) dans le cadre de ‘Be The Change’, un projet de sensibilisation au changement climatique et à son impact environnemental.

Beyoncé

« Act II : Cowboy Carter »
2024 / Columbia / EUROPE / 19658894921

 

On pourra penser ce que l’on veut de Beyoncé, elle reste une femme de caractère qui a démontré l’étendue de son ambition et sa soif de réussite dans le milieu musical. Cette même Beyoncé qui – il y a 27 ans – marquait déjà la différence au sein du groupe Destiny’s Child, notamment dans des morceaux comme « Survivor » ou encore « Bootylicious ». Beyoncé est donc loin d’être une femme invisible, même lorsqu’elle enregistre aux côtés de son talentueux mari Jay-Z pour le sensible « Everything Is Love » (qu’ils conçoivent tous deux sous le ‘side-project’ The Carters). De nos jours, la belle s’est construit une place de rêve dans le monde du R&B, s’élevant telle une reine que l’on baptise Queen B.

À l’aube de ses 41 ans, Beyoncé a démarré une trilogie avec « Renaissance », publié en 2022 ; un opus électro-house, quelque peu éloigné – il faut le dire – de sa zone de confort. Mais force est de reconnaître que Beyoncé sait prendre des risques, et si encore cette première parenthèse avait été la seule qu’elle s’autorisera… En cette année 2024, elle prend un second virage, avec un deuxième acte baptisé « Cowboy Carter », en passe de figurer en très bonne place du Top 5 de mes albums préférés à la fin de cette année.

« Cowboy Carter » est une véritable ode aux racines patriotiques des États-Unis, mais aussi de l’Histoire du pays à travers les âges. Un long roman – faussement catégorisé ‘country’ par ceux qui ne l’ont pas bien écouté – qui va bien au-delà des clichés. Les genres musicaux s’entremêlent, du Blues à la Folk en passant par la Pop, la Funk, et tant d’autres. On croise même une reprise de la chanson « Blackbird » des Beatles qui – n’en déplaise aux puristes – devient ici davantage américaine que britannique. Un véritable roman musical, qui se lit d’un trait, sans l’once d’un ennui. Un grand hommage à toute la culture américaine, sous toutes ses formes.

Parmi les guests de ce deuxième acte très réussi, on retrouve Miley Cyrus (sur l’incroyable « Most Wanted »), mais aussi Dolly Parton (« Tyrant », « Dolly P ») ou encore la voix de Willie Nelson sur « Smoke Hour ». Côté vinyles, l’album a d’abord été publié avec une tracklist incomplète, sous trois éditions ‘alternate covers’, dont chaque disque reprenait les couleurs primaires du drapeau américain. Une seconde vague de pressage verra ensuite le jour, cette-fois avec la tracklist complète de 27 titres, deux vinyles noirs, un poster, et un livre 48 pages.